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Véhicules d’occasion : une Renault 19 à plus de 900.000 dinars

Véhicules d’occasion : une Renault 19 à plus de 900.000 dinars

Les prix des véhicules d’occasion continuent d’enregistrer des records en Algérie. Le blocage des importations des véhicules neufs et l’interdiction d’importer les voitures de moins de trois ans font flamber les prix sur le marché de l’occasion.

Un exemple illustre cette flambée incroyable des prix. Une Renault 19 datant de 1992, avec plus de 240.000 km au compteur, qui se négocie au-dessus de 920.000 dinars (92 millions de centimes), soit près de 6.000 euros (au taux officiel).

« On  m’a donné 92 (comprendre 92 millions), mais j’attends plus, au-dessus de 100 millions (un million de dinars) », dit sérieusement se revendeur.

La semaine passée, une vidéo similaire tournée dans un marché de véhicules d’occasion a fait le tour du web algérien et a été largement commentée. Le propriétaire d’une Renault Super 5, année 1996, refuse de céder sa voiture pour 85 millions de centimes. Il en demandait 95. C’est à prendre ou à laisser.

La voiture mise en vente n’est pas un tacot. Malgré son âge, elle semble bien entretenue, mais un tel prix était impensable il y a quelques années pour un véhicule de plus de 25 ans.

Blocage des importations

Sur le site Ouedkniss, les prix offerts pour des voitures d’occasion sont hallucinants, comme une Suzuki Alto pour 90 millions (900.000 DA), une Peugeot 505 année 1992 (58 millions) ou une Golf 7 année 2019 à 625 millions (6,25 millions de dinars).

L’Algérie a mis fin aux importations de kits SKD/CKD destinés aux usines d’assemblage de voitures qui ont été lancées depuis 2014. Les patrons algériens des usines d’assemblage ont été incarcérés et deux ex-Premiers ministre Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal ainsi que plusieurs ministres (notamment de l’Industrie) ont été poursuivis et condamnés à de lourdes peines de prison, dans des affaires de corruption liées à l’octroi de licences pour le montage des véhicules en Algérie.

Le gouvernement a décidé de revoir les textes réglementaires relatifs à l’importation et la fabrication de voitures. Ces textes ont été promulgués en août 2020 et un nouveau processus de sélection des concessionnaires automobiles pour l’importation des véhicules neufs a été lancé en janvier 2021. Ce processus n’a pas encore abouti. Le ministère de l’Industrie a commencé à remettre les agréments aux concessionnaires à partir du 18 janvier dernier, sans dévoiler leur identité.

En parallèle, le gouvernement a gelé l’application d’une disposition de la Loi de finances 2020 autorisant l’importation des véhicules de moins de trois ans. La disposition s’est avérée « inapplicable », selon le désormais ex-ministre de l’Industrie Ferhat Aït Ali, car constituant un moyen de légaliser l’échange parallèle de devises.

Pendant ces deux dernières années, beaucoup d’annonces ont été faites concernant le dossier du marché et de l’industrie des véhicules, mais il y a eu très peu d’actions concrètes. En attendant, la voiture est redevenue inaccessible aux Algériens.

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