Après deux tentatives qui se sont soldées par des échecs, l’Algérie s’apprête à retourner à l’importation des véhicules neufs, avec de nouvelles conditions.
Un nouveau cahier des charges relatif à l’activité de concessionnaire automobile a été adopté et publié au Journal officiel le 17 novembre.
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En parallèle, le gouvernement a décidé de relancer le projet de construction de véhicules en Algérie, avec la mise en place de nouvelles conditions, et la signature d’un accord avec le groupe Stellantis pour la réalisation d’une usine de montages de voitures de la marque Fiat à Oran.
Terni par un scandale de corruption sans précédent, le secteur algérien de l’automobile devrait connaître une nouvelle vie en 2023, année de l’entrée en vigueur de la décision du retour à l’importation des véhicules neufs et de la sortie de la première Fiat assemblée en Algérie.
Et en plus des conditions fixées dans le cahier des charges pour les deux activités, importation et montage de véhicules, le gouvernement a mis d’autres gardes fous pour éviter la reproduction de l’échec de la première tentative de doter le pays d’une industrie automobile, avec l’installation depuis 2014, d’unités de plusieurs marques étrangères souvent initiées par des intermédiaires et non pas par les constructeurs eux-mêmes.
Importation des véhicules neufs : « On ne veut pas d’intermédiaires »
Ces unités ont été ensuite démantelées et leurs propriétaires ont été condamnés à de lourdes peines de prison pour corruption. En 2020, l’Algérie a décidé de revoir sa réglementation concernant le secteur automobile.
Désormais, l’Algérie veut traiter directement avec les maisons-mères des marques automobiles. « On ne veut pas d’intermédiaires », a tonné le ministre de l’Industrie Ahmed Zeghdar devant la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale, la chambre basse du Parlement.
« Pour traiter le problème de la pénurie des véhicules qui dure depuis près de trois ans à cause de l’arrêt de l’activité de montage, il a été décidé d’autoriser l’importation des voitures neuves à travers un décret exécutif (…) Aujourd’hui, nous constatons une activité et des demandes au niveau de la plateforme numérique, mais on ne veut pas d’intermédiaires. Nous discutons directement avec les sociétés-mères, ce sont elles qui vont déléguer pour que ce que vous avons vécu par le passé ne se répète pas », a-t-il expliqué.
Au moins 37 demandes d’autorisation préalable ont été déposées au niveau de la plateforme numérique du ministère de l’Industrie dont 21 pour l’activité de concessionnaire automobile, trois pour la construction automobile et 13 pour l’importation des engins, selon Ahmed Zeghdar.