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Veillée jusqu’au bout de la nuit des médecins résidents au CHU Mustapha

Veillée jusqu’au bout de la nuit des médecins résidents au CHU Mustapha

PPAgency

Les médecins résidents ont prolongé leur rassemblement national au CHU Mustapha Pacha tout au long de la nuit du mardi 23 au mercredi 24 janvier.

Le sit-in a rassemblé dans la journée plusieurs milliers de médecins résidents venus de toutes les wilayas, notamment des dix principaux centres hospitalo-universitaires que compte le pays et ce, malgré les tentatives des forces de l’ordre de les empêcher de rallier la capitale.

Contrairement au sit-in du 3 janvier pendant lequel les résidents ont été violentés suite à leur tentative de sortir de l’hôpital pour manifester dans les rues de la capitale, celui de ce mardi n’a connu aucun incident. La police déployée en grand nombre autour du CHU, avait disposé plusieurs fourgons de CRS et un canon à eau en face du portail principal de l’hôpital afin d’empêcher le rassemblement de déborder vers la rue.

Mais le dispositif s’est avéré inutile, puisque le Camra, qui a efficacement encadré la manifestation, a contenu les médecins grévistes à l’intérieur de l’enceinte de l’établissement et le sit-in, quoique énergique et très animé, s’est déroulé sans incident.

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Les résidents, rejoints par les internes, les externes et d’autres membres du personnel hospitalier ont scandé des slogans exprimant leur ras-le-bol et leur détermination à poursuivre leur mouvement jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.

L’action survient au lendemain de l’annonce, par le ministère de la Santé, de ponctions qui seront effectuées sur les salaires des résidents grévistes. L’information était, tout au long de la journée, largement commentée par les médecins qui l’ont qualifiée d’injuste, puisque jusqu’à ce mardi, leur grève n’a pas été déclarée illégale par le tribunal administratif.


Solidarité

Le mouvement de protestation des médecins résidents dure depuis près de trois mois et son organisation gagne en efficacité à chaque sit-in. Pour ce nouveau rassemblement national à Alger, les résidents de la capitale ont accueilli leurs confrères venus des autres wilayas, les ont orientés, nourris et hébergés pour la nuit de lundi à mardi. Des résidents venus d’Oran, de Sidi Bel Abbès, de Constantine, approchés par TSA dans la nuit de mardi, ont chaleureusement salué l’agréable accueil qui leur a été réservé par leurs confrères algérois.

Les médecins, qui étaient plusieurs milliers à être présents au CHU Mustapha tout au long de la journée, ont vu leur nombre diminuer progressivement à la tombée de la nuit pour se restreindre à un noyau de quelques centaines d’irréductibles dont la plupart étaient des médecins venus d’en dehors de la wilaya d’Alger.


Dès la tombée de la nuit, les slogans et les marches dans l’enceinte de l’hôpital ont laissé place à une ambiance plus calme, presque joyeuse, si ce n’est le sentiment d’injustice partagé par les médecins grévistes qui ont été nombreux à énumérer les actes de « hogra » que les autorités leur ont infligés : répression policière, atteinte à la liberté de circulation, pression médiatique et politique et tentatives de désinformation.

Plusieurs médecins étaient scandalisés par la fausse information qui a été lancée ce mardi par certains médias et selon laquelle les médecins grévistes réclameraient un salaire de plus de 500 000  dinars par mois. Ils ont rappelé qu’un tel point ne figure nullement dans la plateforme de revendications des médecins résidents, ceux-ci n’ayant, en matière de revendications financières, réclamé que des incitations matérielles plus importantes et seulement pour les médecins affectés au Sud et dans les Hauts-Plateaux dans le cadre du service civil.

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Un peu avant 22 heures, alors que les policiers stationnés en face du portail principal de l’hôpital depuis plusieurs heures étaient relevés par des éléments plus frais, les médecins résidents s’apprêtaient à passer la nuit en face des policiers, de l’autre côté du portail. Des boissons chaudes, de l’eau, des sandwichs et des plats étaient acheminés par les médecins et quelques couvertures, des tapis et des couettes étaient étalées sur les trottoirs et espaces verts, en guise de literie de fortune pour les plus fatigués.


Par cette veillée qui aura duré jusqu’au lever du jour pour certains, les médecins résidents ont souhaité « démontrer leur solidarité et leur détermination à poursuivre leur mouvement jusqu’au bout », selon le Dr Ourad Rabiâ, résident en imagerie venu de Sidi Bel Abbès.

Pour ce dernier, le long trajet qui l’a amené de Sidi Bel Abbès à Alger et après la journée passée debout au CHU à marcher et à scander des slogans, est « bien moins fatiguant que les gardes de nuit et la charge de travail qu’ils abattent chaque semaine ». « Nous devons tenir car notre cause est juste, nous sommes en grève pour nous mais aussi pour nos patients et voir un tel rassemblement nous motive et nous fait oublier notre fatigue », affirme-t-il.

Il est prévu que le sit-in se poursuive tout au long de la journée de mercredi alors que, le même jour, les représentants des médecins résidents entameront leur deuxième rencontre avec la commission intersectorielle chargée de l’étude de leurs doléances. Une première rencontre avec cette même commission, qui s’est déroulée lundi 22 janvier a été  « décevante » pour les membres du Camra qui y ont pris part. Ceux-ci ayant, entre autres, regretté le manque de maîtrise par les membres de la commission du dossier qui leur a été confié ainsi que leur non-habilitation à prendre des décisions concernant les points soulevés par les médecins, pharmaciens et dentistes résidents grévistes.

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