Politique

Vendredi 39 : le Hirak toujours aussi déterminé

Décidément rien ne semble arrêter le «Hirak ». Ni le ramadhan, ni les chaleurs de l’été, ni les arrestations, ni la pluie ne dissuadent les Algériens de descendre dans la rue pour exiger un véritable changement, et réitérer leur rejet des présidentielles du 12 décembre.

Ce vendredi à Alger, malgré une pluie torrentielle et la grêle, les algérois et autres citoyens venus des wilayas de l’intérieur du pays ont déferlé dans les principales artères et les places emblématiques, comme la place Audin, la rue Pasteur et la « Grande poste » pour réitérer de nouveau leur détermination à aller jusqu’au bout de leur revendication.

Galvanisés sans doute par l’historique mobilisation du 1er novembre, mais également par l’approche du scrutin du 12 décembre, les manifestants affichent de plus en plus une détermination que symbolise ce slogan ressassé à longueur des marches : « nous sommes des enfants d’Amirouche, pas de marche arrière, la liberté, nous l’arracherons ».

Comme partout ailleurs dans les nombreuses villes, comme à Sétif, Oran, Annaba, Constantine, Bejaia, Bouira, Tlemcen, Mostaganem, Jijel, Bordj Bou Arreridj, Médéa, Biskra, M’sila, ou encore Tizi-Ouzou, les manifestants ont repris les slogans classiques : « Algérie libre et démocratique », « Pas de vote avec la bande », « État civil et non militaire » ou encore « Libérez les otages ».

Alors que la campagne électorale devrait débuter dimanche, les candidats à l’élection ont eu également leur lot de critiques et autres sarcasmes. Les plus ciblés sont sans conteste, Abdelmadjid Tebboune et Ali Benflis. « On a appelé Ali la pointe, c’est Ali Benflis qui pointe, c’est malheureux ! », clame une pancarte.

Fait nouveau : les journalistes, cible de critiques depuis de nombreuses semaines de la part des manifestants en raison du black-out médiatique sur le hirak, ont tenu à se joindre à la manifestation en organisant un rassemblement pour dénoncer la censure et les pressions.

Loin de s’essouffler, le mouvement de plus en plus vigoureux à mesure qu’approche l’échéance électorale va certainement gagner en ampleur les prochaines semaines, particulièrement avec le début de la campagne électorale qui s’annonce laborieuse pour les postulants.

Une perspective que ne manque pas de relever, l’avocat, figure du mouvement, Me Mustapha Bouchachi. « Malgré la pluie, le peuple est déterminé à faire aboutir ses revendications. Il dit « non » aux élections du 12 avec les résidus de la « Issaba » et les conditions dans lesquelles elles vont se dérouler. Ce peuple qui sort spontanément, de manière civilisée, constant et patient va continuer dans cette démarche. C’est un peuple qui mérite le respect, il peut aller loin pour arracher la vraie démocratie. Je salue ces jeunes, car ces élections visent à reproduire le système en place », résume-t-il.

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