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40e vendredi : ce qu’il faut retenir après 9 mois de hirak

40e vendredi : ce qu’il faut retenir après 9 mois de hirak

La contestation s’intensifie à mesure qu’approche la date de l’élection présidentielle. La situation est loin de se détendre. À moins de trois semaines du scrutin, la mobilisation est intacte comme on l’a constaté lors du quarantième vendredi qui a vu les Algériens marcher encore sous la pluie et en grand nombre.

Comme chaque vendredi, les images ont été fortes, expressives. Comme celle des manifestants de Tlemcen qui sont allés devant la prison de la ville faire « l’appel » de leurs camarades lourdement condamnés lundi dernier pour avoir chahuté un meeting du candidat Ali Benflis.

Les condamnations et les arrestations se sont en effet intensifiées durant la semaine que ce soit lors des contre-manifestations organisées en soutien à la présidentielle, en marge des rencontres des candidats ou au cours des rassemblements nocturnes, l’autre méthode de lutte improvisée par les animateurs du mouvement.

Le hirak est désormais quotidien. Depuis quelques jours, des groupes de jeunes sortent chaque soir à Alger et dans d’autres villes, scandant les slogans habituels hostiles aux élections et aux symboles du régime.

Les dizaines d’arrestations effectuées mercredi soir dans la capitale n’ont pas dissuadé les manifestants de revenir à la charge le lendemain et, surtout, n’ont pas empêché ce nouveau mode de contestation de faire tâche d’huile.

L’autre image de ce vendredi qui marque les neuf mois du hirak, vient d’Aflou, dans la wilaya de Laghouat, où le candidat Abdelkader Bengrina s’est retranché dans un hôtel, encerclé par des dizaines de manifestants hostiles aux présidentielles.

Le candidat « téméraire », qui a entamé sa campagne par une descente à la Grande poste d’Alger, haut lieu du hirak, et qui s’est rendu à Boumerdès, a pris cette fois la mesure du rejet populaire du scrutin et de la détermination des jeunes.

Il n’a pu quitter les lieux qu’après l’intervention des forces de l’ordre qui l’ont extirpé en pleine nuit. Cette première semaine de campagne a conforté les prévisions d’une présidentielle sous haute tension.

Les réseaux sociaux foisonnent d’images d’espaces réservés à l’affichage et restés désespérément vides six jours après le début de la campagne. Ceci quand ils ne sont pas détournés par les jeunes pour un autre usage, notamment l’affichage de photos des détenus d’opinion.

La sérénité n’est pas au rendez-vous et presque aucune sortie des candidats ne s’est déroulée dans le calme. Forte présence policière, salles clairsemées, arrestations et parfois lourdes condamnations, tel est le premier bilan d’étape qui peut être dressé de ce début de campagne.

Un bilan dont se seraient bien passés les candidats, notamment ceux qui ont vu leurs meetings ponctués par des arrestations et de lourdes condamnations.

Au vu de la multiplication des rassemblements nocturnes et des actions anti-élections, rien ne permet d’entrevoir une ambiance plus sereine dans les deux semaines qui restent.

La tendance est même à l’escalade, d’autant que la répression a encore une fois montré toutes ses limites. Le hirak a surmonté bien des épreuves, dont justement les arrestations et condamnations, et neuf mois après, la mobilisation est toujours intacte et le caractère pacifique des marches maintenu.

À retenir aussi de ce vendredi 40 le fait que les manifestants sont restés totalement insensibles aux promesses des cinq candidats qui peinent à rendre attractive la campagne électorale.

Comme lors des neuf derniers mois, le hirak a gardé le cap sur l’objectif du moment qui est, depuis septembre, de faire échec à l’élection.

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