Le représentant en Algérie du groupe britannique Ultra Electronics a réagi publiquement à l’annonce de l’ouverture d’une enquête par l’office national de lutte contre la délinquance financière au Royaume-Uni (Serious Fraud Office, SFO) pour « corruption présumée dans la conduite de ses affaires » en Algérie.
« La société Ultra est ravie qu’il y ait cette enquête de la SFO. Nous leur avons donné tout notre accompagnement et soutien. Nous avons mis à leur disposition quelqu’un qui les informe et leur donne les informations utiles et nécessaires, et cela nous permet de nous concentrer sur les travaux que nous avons à travers le monde », a déclaré ce jeudi à TSA Adel Khalef, directeur d’Algérie Advice Consulting, qui représente Ultra Electronics en Algérie.
Pour le représentant d’Ultra Electronics, le groupe britannique est victime dans ce dossier. « La société Ultra Electronics a été victime des agissements peu scrupuleux des responsables de la SGSIA (Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires) , qui nous avaient officiellement retenus parmi les nombreuses offres de nos concurrents, pour fournir le logiciel de gestion aéroportuaire de la nouvelle aérogare d’Alger », a affirmé M. Khalef
« On nous a menti en prétextant que notre offre commerciale était trop chère bien que notre offre était à 4 millions de dollars alors que le budget alloué était de 7 millions. Comme on a refusé strictement les tentatives de corruptions et de malversations que nous avons reçues, il y a eu des représailles », a-t-il ajouté.
« Nous nous sommes vu retirer le marché de façon arbitraire et radicale après notre strict refus de répondre favorablement aux demandes insistantes de paiement qui sont clairement identifiées comme une tentative de corruption et que nous avons dénoncées », a soutenu le représentant du groupe britannique.
Adel Khalef a affirmé en outre qu’Ultra Electronics a interpellé la justice ainsi que le gouvernement algériens, en vain. « Nous avons plusieurs fois adressé au ministre des Transports algérien notre mécontentement relatif au sort que nous a réservé la SGSIA et l’entreprise chinoise CSCEC (en charge de la réalisation de la nouvelle aérogare d’Alger, NDR), comme nous lui avons démontré, preuves à l’appui, des pratiques non légales de ces acteurs à notre encontre. Aucune réponse du ministre ne nous a été communiquée à ce jour et nous demeurons lésés dans nos droits », a affirmé le directeur d’Algérie Advice Consulting.
Selon une source proche du dossier citée par l’AFP, les transactions impliquées dans l’affaire représenteraient un montant d’environ 400.000 livres (564.570 dollars), alors que le chiffre d’affaires annuel d’Ultra Electronics avoisine 770 millions de livres.
Ultra Electronics affirme avoir fourni elle-même le rapport à l’origine de l’enquête et qu’elle « continue à coopérer ». Ces informations ont été confirmées par le SFO, qui n’a cependant souhaité communiquer aucune indication supplémentaire sur l’enquête en cours.