Société

Youcef Khatib, ancien chef de la wilaya IV historique, est mort

Le colonel Youcef Khatib, un des derniers chefs de wilayas historiques durant la guerre de libération nationale, encore en vie, est décédé ce jeudi 26 octobre à Alger. Il avait 91 ans.

Le docteur Youcef Khatib a dirigé la wilaya IV historique pendant les derniers mois de la guerre de Libération nationale, de 1961 à l’indépendance en 1962, sous le nom de guerre de Si Hassan.

Avec sa disparition, il ne reste désormais en vie que le colonel Tahar Zbiri parmi les chefs des wilayas historiques de la révolution algérienne. Zbiri a dirigé la wilaya I (Aurès) également dans les derniers mois de la guerre.

Né à Chlef en 1932, Youcef Khatib était étudiant en médecine lorsque se déclenche la grève des étudiants en 1956 à l’appel du Front de libération nationale (FLN).

Comme de nombreux étudiants algériens, il n’hésite pas à abandonner ses études pour rejoindre le maquis, dans la région de Médéa. Il participa activement à la mise en place du réseau médical de la wilaya IV, avant de gravir les échelons jusqu’à succéder en 1961 à Djilali Bounaâma à la tête de la wilaya IV (centre du pays), avec le grade de colonel.

Pendant son parcours, il a côtoyé d’illustres chefs de la révolution comme le colonel Ouamrane, le colonel Bougara, le colonel Si Salah et le commandant Djilali Bounaâma.

Pendant l’été 1962, il a vécu en acteur, en sa qualité de chef de la wilaya IV, les tiraillements entre l’armée des frontières et le GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne), soutenu par les wilayas III et IV.

Décès du moudjahid Youcef Khatib : les hommages de Tebboune, Chengriha et Goudjil

Youcef Khatib n’a pas occupé de hautes fonctions politiques après l’indépendance, préférant reprendre ses études de médecine puis se consacrer à son métier de chirurgien.

Néanmoins, il a accepté, en 1994, de présider la conférence nationale qui a débouché sur la nomination de Liamine Zéroual à la tête de l’État après la fin du mandat du Haut comité d’État (HCE).

En 1999, il s’est porté candidat à l’élection présidentielle, mais, pour protester contre des velléités de fraude, il s’est retiré la veille du scrutin avec les autres candidats Mouloud Hamrouche, Hocine Aït Ahmed, Ahmed Taleb Ibrahimi, Mokdad Sifi et Abdallah Djaballah, laissant seul le candidat Abdelaziz Bouteflika qui sera élu président de la République.

Youcef Khatib était aussi président de la Fondation de la mémoire de la wilaya VI qu’il a lui-même fondée. Les Algériens gardent de lui l’image d’un homme discret et extrêmement humble. Les hommages pleuvent après l’annonce de sa disparition. Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a salué un « moudjahid de la première heure », « patriote sincère », « leader révolutionnaire » et « homme humble ».

Le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, a souligné dans une déclaration qu’à quelques jours de la célébration du déclenchement de la guerre de Libération nationale le 1er novembre, l’Algérie perd « un patriote de la première heure qui s’est distingué dans le combat contre le colonialisme ».

Le chef d’état-major de l’ANP, le général d’armée Saïd Chengriha, a, lui aussi, rendu hommage au défunt moudjahid et présenté ses condoléances à sa famille, en son nom et au nom de l’ensemble du personnel de l’Armée nationale populaire.

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