Le Conseil mondial de la diaspora algérienne est né. L’instance a été lancée avec succès par le Franco-Algérien Karim Zéribi dans un grand hôtel parisien. Dans une salle pleine, l’ex-député européen a prononcé un discours où il est allé droit au but.
« On attendait 200 personnes, on a eu 400, en plus les inscriptions ont été clôturées en moins de 72 heures. On aurait pu réunir 1500 personnes. C’est du jamais vu. Il n’y a que les Algériens qui peuvent faire cela », s’est félicité Karim Zéribi pour souligner le désir ardent des membres de la diaspora algérienne de se retrouver, d’échanger, d’aider le pays de leurs origines. Karim Zéribi l’a bien compris et il ne l’a pas caché.
« Il ne faut pas écouter les oiseaux de mauvaise augure qui disent que cette communauté ne sait pas travailler en collectif. Votre présence, cet engouement de la diaspora démontrent tout le contraire », a lancé encore l’ex-député européen pour galvaniser la salle.
L’idée de créer le Conseil mondial de la diaspora algérienne est née il y a deux semaines lors d’une émission de télévision à Alger à laquelle il a participé avec le député de l’immigration Mohamed Henni, a confié Karim Zéribi à l’assistance, composée de femmes et d’hommes, venus de partout, et qui sont cadres, dirigeants d’entreprise, élus locaux en France…
« Nous sommes des patriotes, nous aimons notre pays », a lancé Karim Zéribi, en critiquant le nationalisme qui est la « haine de l’autre ».
La diaspora algérienne a un « potentiel considérable », à l’image de l’Algérie qui peut devenir l’une des « cinq grandes puissances de la planète », a-t-il ajouté.
« Nous assumons notre identité », a lancé encore Karim Zéribi et « nous voulons contribuer au développement de notre pays ».
Le consultant des médias qui fait des allers-retours entre Paris et Alger dans le cadre de ses activités, a évoqué le contexte difficile pour les musulmans d’une façon générale en Occident et particulièrement en France, où l’islamophobie a pris des proportions inquiétantes ces dernières années avec la montée en puissance de l’extrême-droite.
Karim Zéribi dévoile les quatre objectifs majeurs du Conseil mondial de la diaspora algérienne
« En Occident, nous avons le sentiment d’être des intrus. On n’en peut plus des débats sur l’islam et l’immigration. L’air est devenu quelque peu irrespirable », a-t-il dénoncé.
C’est dans ce contexte marqué par la montée en puissance de l’extrême-droite en Occident notamment en France qui compte la plus importante communauté algérienne, et avec le désir pour de nombreux Algériens de la diaspora de revenir investir dans le pays de leurs origines qu’est né le Conseil mondial de la diaspora algérienne.
En France et partout dans le monde, « les Algériens sont les moins communautaristes », a remarqué Karim Zéribi, avant de lancer : « Fini les complexes ».
« Nous pouvons être ici et là-bas », a-t-il assuré. « Nous assistons au top départ à Paris de quelque chose d’immense », a ajouté Karim Zéribi, avant de demander à la salle de se lever pour observer une minute de silence à la mémoire des Palestiniens tués par l’armée israélienne à Gaza depuis le 7 octobre dernier.
Un geste symbolique qui unit davantage cette communauté algérienne qui est parfois stigmatisée, intimidée et attaquée par l’extrême-droite notamment en France.
Karim Zéribi a dévoilé quatre objectifs majeurs pour le Conseil national de la diaspora algérienne : créer un réseau d’Algériens à l’étranger, organiser de grands événements pour permettre à la diaspora de se réunir et d’échanger, créer un guichet unique pour aider les porteurs de projets et lancer un fonds d’investissement pour soutenir financièrement ceux qui veulent investir en Algérie.
Karim Zéribi : « Le lobbying, je l’assume »
« Je n’ai que des coups à prendre, je n’ai aucune ambition politique », a dit Karim Zéribi, en affirmant que le CMDA n’est pas une structure destinée à servir des « intérêts particuliers ». « Ce projet est là pour servir l’intérêt général », a-t-il dit, en affirmant que le CMDA ne sera pas en concurrence avec des associations déjà existantes de la diaspora algérienne.
Dans la foulée, deux participants à la soirée de lancement du CMDA ont fait part de leurs projets en Algérie. Le premier est un cardiologue qui exerce en France et qui a décidé de lancer une clinique à Tipaza. Il cherche des financements pour terminer la bâtisse de cinq étages qui accueillera l’établissement de santé. Le second est un projet de création d’un village touristique à Djanet dans le Sahara algérien.
« Je crois en Dieu et je suis convaincu qu’en faisant du bien, on le reçoit au retour », a dit Karim Zéribi qui a paraphrasé l’écrivain anticolonialiste Frantz Fanon : « Une génération doit s’accomplir en assumant sa mission ou en la trahissant ».
« Ce soir je vous propose d’accomplir la mission », a-t-il demandé. La salle a compris et a répondu par des applaudissements nourris. Il reste les autres étapes pour la mise en place du CMDA qui tiendra sa deuxième réunion les 27 et 28 avril prochain à Alger.
Pour le siège, les initiateurs du CMDA ont choisi Bruxelles, la capitale de l’Europe, pour faire du lobbying et défendre l’Algérie contre les fake news. « Le lobbying, je l’assume, a dit Karim Zéribi. Il y a des aspects positifs de l’Algérie qui ne sont pas mis en avant. Nous allons le faire ».
Parmi les personnes présentes à cet événement figure le sénateur Ahmed Laouedj, la députée Sabrina Sebaihi, le Dr Jimmy Mohamed, l’acteur Samy Naceri, Soraya Hamaïd, Carwash Manager chez Certas Energy France et le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz.
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