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35e vendredi : sous le signe de la solidarité avec les détenus du Hirak

35e vendredi : sous le signe de la solidarité avec les détenus du Hirak

Ce vendredi 18 octobre, les Algériens sont encore appelés à marcher, comme ils le font depuis trente-cinq week-ends, soit presque huit mois.

La mobilisation populaire a retrouvé son ampleur des premières semaines et il n’y a aucune raison de penser que la tendance ne sera pas maintenue, d’autant plus que le constat partagé est que les manifestants se font de plus en plus nombreux à mesure qu’approche le rendez-vous électoral du 12 décembre, principal objet de discorde entre la rue et l’opposition d’un côté, et le pouvoir de l’autre.

Mardi dernier, on pouvait s’attendre à une faible présence des étudiants lors de leur trente-quatrième marche hebdomadaire à cause de ce qui s’était passé le mardi d’avant, à savoir l’empêchement de la poursuite de leur manifestation par la police, mais on a assisté à une mobilisation des grands jours.

Inébranlable, le Hirak populaire a résisté à tout, de la répression aux manœuvres de diversion et de division, ne perdant de vue aucun de ses objectifs initiaux.

Ce trente-cinquième vendredi, on entendra sans doute l’avis de la rue sur la dernière initiative de sortie de crise lancée mardi par une vingtaine de personnalités nationale. Ce sera aussi l’occasion pour les manifestants d’insister sur l’unité des rangs devant les manœuvres de division et de réitérer des slogans déjà scandés, dont la dénonciation du projet de loi sur les hydrocarbures, l’exigence de meilleures conditions pour la tenue d’une élection réellement démocratique et, surtout, la libération des détenus du Hirak dont le nombre commence à se faire inquiétant.

La semaine qui s’achève a été marquée par de nombreux autres placements sous mandat de dépôt d’activistes du Hirak et de journalistes.

À Oran, la justice a annulé la mise en liberté provisoire du journaliste Saïd Boudour et décidé son placement en détention. A El Oued, un journaliste de la radio locale a subi le même sort. Au moins trois journalistes se trouvent désormais derrière les barreaux.

Le dernier décompte arrêté par le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) au 15 octobre fait état de cent personnes détenues en lien avec le mouvement populaire. Soit-six détenus de plus que le dernier du décompte datant du 13 octobre. Le chiffre n’est pas exhaustif.

Dans la semaine aussi, la justice a multiplié les renouvellements du mandat de dépôt pour de nombreuses personnes incarcérées. Sur la centaine de détenus, trente-neuf sont en prison depuis le mois de juin, arrêtés pour port du drapeau amazigh.

Les manifestants devraient réitérer leur solidarité avec eux comme ils le font chaque vendredi et maintenir la pression pour leur libération. La veille de de ce trente-cinquième vendredi, le CNLD a d’ailleurs lancé une initiative en direction des familles algéroises, appelées à marquer leur solidarité d’une manière singulière.

« Tous les détenus d’opinion et politiques doivent entendre de leurs cellules les bruits des ustensiles accompagnés des youyous des femmes en guise de soutien. Algérois, Algéroises on compte sur vous ce jeudi 17 octobre, c’est entre 20h à 20h30 », écrit le comité sur sa page Facebook. L’opération a connu un succès.


Mardi dernier, la marche des étudiants s’est déroulée sous le signe de la solidarité avec Dahmani Nour el Houda, incarcérée depuis un mois pour avoir participé à une manifestation et brandi une pancarte dénonçant les corrompus. L’étudiante en droit de 22 ans est ainsi devenue une sorte d’icône pour la révolte estudiantine.

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