search-form-close
45 médecins décédés du covid en un mois : les raisons de l’hécatombe

45 médecins décédés du covid en un mois : les raisons de l’hécatombe

Par saksit / Adobe Stock
L’Algérie a enregistré 460 décès parmi le personnel soignant dont 262 médecins.

L’Algérie fait face à une flambée de la pandémie de covid-19 depuis début juillet, ce qui a provoqué une hausse vertigineuse du nombre de décès et des contaminations.

En première ligne dans la lutte contre la pandémie du covid-19, qui frappe le pays de plein fouet cet été, le personnel soignant algérien continue de payer un lourd tribut. Un triste record vient d’être atteint ce mois de juillet.

Lire aussi : Lutte anti-covid en Algérie : « Il faut arrêt de stocker les médicaments »

« Depuis début juillet, jusqu’à ce jour mercredi 4 août, nous comptabilisons 45 décès parmi le personnel soignant. Ce matin encore, nous avons été informés du décès de trois confrères, deux médecins dans le secteur privé, et un professeur dans le secteur public », précise le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), dans une déclaration à TSA.

Les facteurs de l’hécatombe

Cette situation est, selon Dr Merabet, due à quatre principaux facteurs. La première raison est  la « dégradation » de la situation pandémique en Algérie, selon lui.

« Le nombre de malades reçus dans les structures de santé est très important, que ce soit au niveau des consultations, qu’au niveau des points de garde, des hospitalisations, ou des réanimations. Le personnel soignant est donc plus exposé, et est contaminé à ces occasions », explique-t-il.

La deuxième raison est le « manque » de moyens de protection dans les hôpitaux, ajoute le Dr Merabet. « Il y a une tension terrible à ce niveau-là. Beaucoup d’établissements de santé souffrent, et ont des stocks à zéro », explique encore le praticien.

Le troisième point est l’état de « fatigue générale ». « Les professionnels de la santé sont fatigués, sont à bout de souffle, et sont à bout de nerfs. Et lorsque que l’on est dans un état psychologique et physique affaibli, il peut y avoir des moments d’inattention où l’on commet des erreurs  dans l’utilisation des moyens de protection ».

« Il faut mettre les moyens de protection à la disposition des professionnels de la santé »

Le quatrième facteur est en « rapport avec le circuit de prise en charge ». « En ce qui concerne l’organisation de l’offre de soins, nous n’avons pas identifié un circuit propre au covid. Nous n’avons pas réquisitionné des établissements qui ne font que le covid à 100%.  A ce niveau-là, nous avons donc  favorisé le contact entre professionnels, et de cette manière, la contamination interprofessionnelle », explique encore le Dr Merabet .

Le président du SNPSP appelle à « corriger certains points, au niveau de l’organisation de l’offre de soins ». « Il faut mettre les moyens de protection à la disposition des professionnels de la santé. Il faut un suivi psychologique et médical, chose que l’on n’a pas assurée jusqu’à présent. Il faut un dépistage pour essayer de détecter rapidement les professionnels contaminés et les soustraire des groupes, afin de casser la chaîne de transmission, et surtout de les prémunir des complications de la maladie», réclame le Dr Merabet.

Depuis le début de la pandémie de covid-19 en février 2020 en Algérie, plus de 30 000 contaminations ont été enregistrées parmi le personnel soignant algérien, selon le Dr Merabet.

L’Algérie a enregistré 460 décès parmi le personnel soignant dont 262 médecins, selon le Dr Merabet.

  • Les derniers articles

close