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46e vendredi : le hirak maintient le cap

46e vendredi : le hirak maintient le cap

Pour le premier vendredi de la nouvelle année, le mouvement populaire n’a pas dérogé à la règle qu’il s’est fixée depuis maintenant plus de dix mois : toujours aussi mobilisé et déterminé à faire aboutir ses revendications.

Attendu comme un autre test, au regard de la nouvelle donne politique marquée par la désignation d’un nouveau Gouvernement et la remise en liberté de nombreux détenus d’opinion à l’image du moudjahid Lakhdar Bouregâa, le hirak a de nouveau montré qu’il garde le cap.

C’est en tout cas l’impression qui se dégageait de la forte mobilisation enregistrée ce vendredi dans de nombreuses wilayas du pays.

À Alger, comme toujours, la mobilisation était impressionnante, du moins plus importante que celle de vendredi passé. En milieu d’après-midi, les principales artères étaient noires de monde.

On ignore si la libération la veille, des détenus d’opinion dont certains étaient présents et accueillis en héros à l’image de Hakim Addad ou encore du poète Mohamed Tadjadit, a galvanisé le mouvement. Mais les manifestants, pour cette journée ensoleillée, sont sortis en masse pour réitérer ce qu’ils ne cessent de réclamer depuis le début du mouvement, le changement radical du système et l’instauration d’une démocratie véritable.

« Vous avez libérés les détenus, mais nous, on veut libérer l’Algérie », proclamait une pancarte déployée par un manifestant. Comme pour répondre à la désignation du nouveau gouvernement, passé presque comme un non événement, un autre brandissait une pancarte sur laquelle on pouvait lire notamment : « Vous avez choisi la provocation, nous on a choisi, la continuation ». « On ne se pliera pas ! », « On a dit que vous allez partir, où c’est vous ou c’est nous », proclament d’autres.

Déployant une immense banderole composée de drapeaux nationaux sur lesquels sont noté les wilayas du pays, les manifestants, notamment la déferlante humaine venue de Bab El Oued, n’ont pas manqué de chanter des slogans sur l’unité nationale, non sans lancer un défi aux baltaguias, ces personnes chargées de perturber les marches comme à Bordj Bou Arreridj marquée par quelques incidents, selon plusieurs sources.

« Les Algériens khawa khawa wa echaab mwahed yalkhawana » (les Algériens sont frères et unis, brande de traîtres » ou encore « Baltaguia, mrahba bikoum ou al assima testna fikoum » « Bienvenus aux baltaguis, la capitale vous attend », chantaient en chœur les manifestants.

Comme d’habitude les portraits des détenus dont ils réclament toujours la libération sont présents en force, mais également les héros de la révolution. Comme pour Abane Ramdane le week-end passé, Mohamed Khider assassiné en 1967 à Madrid a eu droit à un hommage à travers des portraits à son effigie.

Autres nouveautés : la réapparition de l’emblème amazigh déployé par un groupe de jeunes bien encadrés par les manifestants comme pour éviter d’éventuels interpellations de la part des services de sécurités déployés, comme d’ordinaire en nombre, mais impassibles.

Comme lors des vendredis précédents, les manifestants ont réitéré leur rejet de la présidentielle du 12 décembre. «Winrahi El Adala, Win Rah elqanoun, nehaw Bouteflika, djabouna Tebboune » (Où est la justice, où est la loi, ils ont enlevé Bouteflika et nous ont ramené Tebboune).

Aussi rejettent-ils le dialogue avec un président qu’ils considèrent « illégitime ». La presse, non plus, n’a pas été épargnée. « Essahafa ya echiyatine, ntouma sbabna ya el medhlouline », « Presse complaisante et indigne, la cause de notre réaction ». Ce n’est que vers dix-huit heures que les manifestants se sont dispersés dans le calme.

En plus d’Alger, des manifestations pacifiques ont eu lieu à Oran, Constantine, Annaba, Blida, Tizi Ouzou, Jijel, Mostaganem, Tlemcen, Sétif, El Oued, Tizi Ouzou, Bejaia, Bouira, Chlef, Biskra, Ouargla, Adrar, Skikda, Médéa, Tébessa, Batna, Bordj Bou Arreridj, M’sila…

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