Société

4e vague de Covid-19 : l’Algérie doit réinstaurer le confinement ?

L’Algérie, qui est officiellement entrée dans la 4e vague de la pandémie de Covid, doit-elle réinstaurer le couvre-feu ou imposer le pass sanitaire pour y faire face alors que la campagne de vaccination piétine ?

Interrogé dimanche, le ministre de la Santé  Abderrahmane Benbouzid a dit vouloir croire à la « bonne conscience des gens » et en pariant sur une démarche volontaire des Algériens pour se faire vacciner contre le Covid-19.

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Un avis partagé par le Pr Mostefa Khiati, en remarquant que la contrainte donner des résultats quand il y a une minorité d’anti-vaccins.

« Mais là nous avons une majorité de la population, entre 80 et 85%, qui n’est pas vaccinée. Quelles mesures de rétorsion faut-il prendre ? », interroge le président de la Forem.

Et d’ajouter dans la foulée : « Ces mesures auraient dû être prises il y a déjà quelque temps ». Ainsi, a expliqué le Pr Khiati, chaque secteur d’activité (transports, commerce, Intérieur…) aurait dû prendre des mesures appropriées pour inciter les gens à la vaccination.

 « Au niveau de l’université, on aurait pu dire que pour les vaccinés ils pourront assister aux cours en présentiel au contraire des étudiants non vaccinés qui devront le faire à distance », suggère le Pr Khiati. « Si on avait mis en place un certain nombre de mesures de ce type-là, qui ne sont pas tellement contraignantes, je pense qu’on aurait avancé un peu dans la vaccination », estime Mostefa Khiati qui signale qu’il n’y a pas eu assez d’efforts pour vacciner les personnes âgées et celles souffrant de comorbidités.

Le spécialiste appelle de ses vœux pour qu’il y ait une campagne « tambour battant » en faveur d’une vaccination massive. En attendant et vu la situation épidémiologique, le Pr Mostefa Khiati se dit contre l’instauration de mesures draconiennes comme les confinements « qui ont eu tellement d’effets délétères sur l’économie qu’il serait très difficile de s’en relever ». Les « dégâts » occasionnés se sont fait sentir à tous les niveaux et dans tous les secteurs, rappelle le spécialiste.

« Il faut réfléchir à deux fois avant d’envisager des mesures aussi extrêmes », recommande le Pr Khiati pour qui la seule alternative c’est de convaincre la population de se faire vacciner. 

« La solution, c’est le pass sanitaire »

Le président de la Société algérienne d’infectiologie (SAI), le Dr Mohamed Yousfi, exprime ses craintes par rapport aux retombées de la 4e vague sur les personnels soignants déjà épuisés par deux années de lutte sans relâche contre la pandémie de la Covid.

« On sollicitera moins les professionnels de la santé si les pouvoirs publics faisaient leur rôle en termes de vaccination », a abondé le Dr Yousfi qui se dit favorable à l’instauration du pass sanitaire.

« La solution est là. Il n’y a pas d’autre moyen », a martelé l’infectiologue. Il se dit préoccupé du faible état immunitaire de la population qui ne permet pas d’avoir moins de dégâts.

« On ne peut pas éviter aux personnes âgées et aux malades chroniques de développer des formes graves si eux et leur entourage ne sont pas vaccinés. Le problème est à ce niveau-là », a prévenu le Dr Yousfi.

L’infectiologue ne manque pas de préciser que ce scénario peut être évité pour peu qu’on avance dans la vaccination. « Un Algérien qui décède, c’est un mort de trop », s’émeut le chef de service d’infectiologie à l’hôpital de Boufarik.

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