Politique

53e vendredi : une forte mobilisation en vue pour la première bougie du hirak

Les Algériens sont appelés à marcher pour le 53e vendredi de suite, un vendredi qui devrait différer des précédents par sa coïncidence, à un jour près, avec le premier anniversaire du hirak.

Pour les adeptes de bilans et ceux qui s’interrogent sur le succès ou l’échec du mouvement, la seule commémoration dans la rue du déclenchement de la contestation, qui n’a pas connu de répit pendant une année pleine, devrait constituer une réponse. Le hirak a déjà réussi par sa longévité et sa résilience, d’autant que les tentatives de lui tordre le cou n’ont pas manqué.

Surtout, les manifestants ont gardé leur unité et n’ont rien cédé sur leurs revendications initiales, soit un changement total du système politique et l’édification d’une nouvelle République.

La mobilisation devrait être record au vu de la multiplication des appels à marcher ce vendredi, à Alger mais aussi dans les autres villes du pays. Afin de contourner les barrages filtrants installés chaque vendredi aux portes de la capitale depuis l’été, beaucoup de manifestants se sont donné le mot sur les réseaux sociaux pour rejoindre Alger pendant la semaine.

Une ambiance qui n’est pas sans rappeler celle qui avait prévalu à l’approche du 5 juillet puis du 1er novembre. Les appels lancés alors avaient suscité une très forte affluence des manifestants, proches de celle des premières semaines du hirak en février et mars 2019.

Plus qu’un événement phare de la vie du pays, c’est sa propre naissance que le hirak est appelé à célébrer. Un avant-goût de ce que seront les marches de ce 21 février a été donné pendant la semaine par les populations de deux villes qui s’étaient soulevées contre la présidence à vie de Bouteflika avant le 22 février 2019. A Kherrata, dans la wilaya de Béjaïa, le premier anniversaire de la marche historique du 16 février 2019 a été célébré par une marche encore plus imposante organisée dimanche dernier et à laquelle ont pris part des militants venus des quatre coins du pays.

Les premières actions contre le cinquième mandat de Bouteflika avaient eu lieu à Chlef, Bordj Bou Arréridj et Oran juste après le fameux meeting de la Coupole olympique où le FLN avait annoncé la candidature du président malade, mais c’est à Kherrata qu’a eu lieu la première manifestation publique d’ampleur et organisée.

La ville de Khenchela, dans les Aurès, a quant à elle vu la chute symbolique de Bouteflika, le 19 février, lorsque des jeunes venus apporter leur soutien au candidat à la présidentielle du 18 avril, Rachid Nekkaz, ont arraché et piétiné le portrait géant du président qui trônait sur la façade principale de la mairie. Cet événement a été aussi commémoré par une manifestation imposante organisée cette semaine.

Ce vendredi, à Alger, Oran Constantine, Béjaïa, Tizi Ouzou, Bordj Bou Ajrréridj et d’autres villes, la commémoration de la naissance du mouvement populaire dominera sans doute la thématique des marches. Ce sera aussi l’occasion pour les manifestants de faire connaitre le fond de leur pensée concernant l’annonce surprise faite en fin de semaine par le président de la République, décrétant la date du 22 février « journée nationale de la fraternité entre le peuple et son armée pour la démocratie ».

Tout cela ne devrait néanmoins pas faire oublier ceux qui continuent à payer de leur liberté leur engagement dans le hirak, Karim Tabbou, Abdelouahab Fersaoui, Fodil Boumala et tous les détenus anonymes.

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