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Une ex-première dame d’Algérie ciblée par l’extrême droite en France

En prenant position sur l’affaire Boualem Sansal, Anissa Boumédiène se retrouve sous le feu des critiques de la part de l’extrême droite en France.

Une ex-première dame d’Algérie ciblée par l’extrême droite en France
Par franz massard / Adobe Stock
Thinhinane Lardjane
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Anissa Boumédiène ne s’exprime que rarement dans les médias. Elle mène aussi une vie discrète. Pourtant, il aura suffi d’une déclaration sur le sort de l’écrivain Boualem Sansal, incarcéré depuis novembre dernier en Algérie, pour déclencher une avalanche de réactions, particulièrement au sein de l’extrême droite française.

Anissa Boumédiène, ancienne Première dame d’Algérie et veuve du défunt Président Houari Boumédiène, fait l’objet d’une vague d’attaques virulentes en France, notamment après ses propos tranchés sur l’écrivain tenus sur les ondes d’Africa Radio.

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Invitée de ce média, Anissa Boumédiène a refusé de joindre sa voix à ceux qui, comme l’écrivaine Yasmina Khadra, réclament la libération de l’auteur du « Serment des barbares ». « Est-ce que vous appelez à sa libération ? », lui demande le journaliste.

« Pas du tout », répond-elle fermement. « Pourquoi ? Parce que pour moi, Boualem Sansal n’aime pas l’Algérie », ajoute-t-elle. Et de poursuivre : « Monsieur Sansal a dit que Tlemcen appartient aux Marocains, que telle autre ville aussi… Pour moi, ça, c’est très grave. Imaginez que les Niçois, que les Corses, disent qu’ils auraient préféré être avec les Italiens ».

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Ces déclarations ont suscité une levée de boucliers dans certains milieux en France. Deux journaux réputés proches de l’extrême droite, le JDD et Valeurs Actuelles, ont relayé ses propos, non sans ironiser sur son statut d’avocate et le fait qu’elle vit en France, un « pays libre ».

« Quand l’avocate algérienne Anissa Boumédiène, qui vit en France, oublie les principes fondamentaux de la justice en laissant un écrivain croupir en prison », écrit un internaute repris par Valeurs Actuelles.

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Affaire Sansal : Anissa Boumédiène prend position

Pour sa part, le JDD reprend un tweet de l’écrivain franco-algérien Kamel Daoud qui lui aussi a fustigé l’ex-première dame d’Algérie. « Est-ce que vous plaidez pour la libération de Boualem Sansal ? interroge le journaliste. Pas du tout ! répond Anissa Boumediène, épouse de l’ancien président algérien. Elle vit en France. Pays où elle est libre. », a tweeté Kamel Daoud qui fait partie des défenseurs de Boualem Sansal en France.

À cette charge de l’ex-chroniqueur du quotidien d’Oran, Salim Djellab répond, à travers un tweet, en dénonçant ce qu’il considère comme une forme d’intimidation politique à peine voilée : « Mentionner qu’Anissa Boumédiène vit en France revient à l’exposer publiquement, tout en insinuant une dissidence à punir. ».

Le JDD reproche aussi à l’ex-première dame de ne mentionner, dans ses propos, ni l’âge de l’écrivain incarcéré, ni son cancer, ni l’appel du Quai d’Orsay, qui, par la voix du ministre Jean-Noël Barrot, demande depuis plusieurs mois « un geste d’humanité ».

Arrêté à son entrée en novembre dernier en Algérie, Boualem Sansal avait tenu quelques semaines plus tôt des propos dans un journal d’extrême droite, Frontières, dans lesquels il s’est improvisé en histoire en affirmant que certaines régions de l’Ouest algérien appartenaient historiquement au Maroc, reprenant ainsi à son compte les thèses fallacieuses des expansionnistes marocains.

Poursuivi pour les chefs d’accusations « d’atteinte à la sûreté de l’État », « atteinte à l’intégrité du territoire » et « diffusion de fausses informations », Boualem Sansal a été condamné le 27 mars dernier en première instance à cinq ans de prison ferme.

Le 24 juin, lors de son procès en appel à la Cour d’Alger, le parquet a requis 10 ans de prison ferme contre lui. Le verdict est attendu pour le 1er juillet prochain.

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