
L’Algérie est en deuil et son drapeau est en berne. C’est ce qu’a décrété le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, après la chute tragique d’un bus bondé de voyageurs dans Oued El Harrach hier vendredi 15 août.
Le bilan définitif de cet accident est très lourd : 18 morts et 24 blessés, a indiqué dans la nuit de vendredi à samedi la Protection civile. Dans un précédent bilan, elle a fait état de 18 morts et 23 blessés, dont deux dans un état grave. L’accident a eu lieu après 17 heures, puisque la Protection civile affirme avoir intervenu à 17 h 45 sur les lieux du drame pour tenter de sauver des passagers qui étaient dans le bus.
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Oued El Harrach est connu pour ses eaux fortement polluées et ses odeurs nauséabondes. Un projet de dépollution de cet oued emblématique d’El Harrach est en cours, mais il n’a pas encore abouti.
« Le chauffeur a commencé à crier, puis le bus a plongé dans l’oued »
Que s’est-il passé exactement ? Selon des témoins et des survivants, une fois sur le pont, le bus qui assurait la liaison Réghaïa – Alger centre, a quitté subitement sa trajectoire pour heurter la barrière de sécurité du pont, et plonger dans l’oued en contrebas.
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Le chauffeur a indiqué que la direction de son bus, qui était surchargé de passagers, s’est subitement bloquée. Puis, c’est le drame. « La direction du bus s’est bloquée. Le bus était surchargé. Je ne sais combien de passagers exactement », a-t-il expliqué. Il révèle qu’il travaille chez ExtraNet et que chaque vendredi, il exerce comme chauffeur de bus pour arrondir ses fins de mois. « J’ai essayé de sauver des passagers, mais je ne pouvais pas à cause de ma blessure. J’avais mal », a-t-il encore raconté, devant le DGSN et le directeur de cabinet du président de la République qui se sont déplacés sur les lieux de l’accident.
« J’étais assis et je discutais au téléphone avec mon ami. Soudain, j’ai entendu le chauffeur crier, avant que le bus ne percute la barrière du pont et tombe dans l’oued », a raconté un survivant. Nazim était avec ses amis dans une voiture et se dirigeaient vers Beaulieu pour jouer un match.
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« J’ai vu deux filles qui ne voulaient pas sortir parce que leur mère n’a pas survécu »
Arrivés sur les lieux, ils constatent un mouvement inhabituel, mais rapidement, ils se jettent à l’eau pour sauver des survivants et retirer les corps des passagers décédés, avant que les pompiers n’arrivent.
« Quand nous sommes arrivés sur place, on n’a pas réfléchi. On ne savait pas que le bilan était aussi lourd. Ce qui m’a le plus touché, ce sont les deux filles qui ne voulaient pas sortir parce que leur maman n’a pas survécu. C’était émouvant », a-t-il raconté à la chaîne Dzair Tube. « Il y a des gens qui ont risqué leur vie pour tenter de sauver des passagers. Nous n’avons pas les moyens », dit-il.
Le ministre des Transports, Saïd Sayoud, a mis en cause la vitesse excessive des bus en Algérie. « 90 % des accidents de la route en Algérie sont dus à l’excès de vitesse », a-t-il dit après l’accident qui a choqué les Algériens. Le ministre a abordé le problème de renouvellement du parc de bus. « Nous travaillons sur ce projet depuis longtemps. Nous avons dit que 84.000 bus doivent être renouvelés », a expliqué le ministre en réponse aux critiques sur l’état de délabrement avancé des bus de transport de voyageurs en Algérie.
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