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Algérie : trois scénarios possibles pour la nomination d’un nouveau Premier ministre

Le président Tebboune a mis fin jeudi aux fonctions du premier ministre Nadir Larbaoui. Pour la succession de ce dernier, trois scénarios sont possibles.

Algérie : trois scénarios possibles pour la nomination d’un nouveau Premier ministre
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. | Source : présidence de la République
Karim Kebir
Durée de lecture 3 minutes de lecture
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Il est parti comme il est arrivé : dans la discrétion. Nadir Larbaoui, a été écarté jeudi de son poste de premier ministre par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, moins de deux années après avoir hérité de la primature en novembre 2024.

Aucune raison officielle n’a été avancée pour justifier ce changement. Dans un communiqué laconique, la présidence de la République a seulement indiqué que le chef de l’État avait « signé, ce jour, (jeudi 28 août, ndlr) un décret présidentiel en vertu duquel il a mis fin aux fonctions de M. Nadir Larbaoui, en sa qualité de Premier ministre, et a décidé de nommer à sa place M. Sifi Ghrieb, en tant que Premier ministre par intérim ».

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Même si les motifs ne sont pas explicités, le contexte dans lequel est intervenue cette décision éclaire en partie ce changement presque inattendu à la tête du gouvernement.

Ce changement survient après le drame d’Oued El Harrach, qui a coûté la vie à 18 personnes, semble avoir précipité la décision. Les observateurs ont relevé l’absence remarquée de Larbaoui sur les lieux du drame le premier jour, alors que d’autres responsables – chef d’état-major, ministre de l’Intérieur, chef de cabinet du président – étaient présents.

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À cela s’ajoutent les tensions apparues ces derniers mois sur les pneumatiques et les nouvelles restrictions sur les importations qui ont modifié les règles du jeu, et inquiété les patrons d’entreprises, alors que l’Algérie est pleinement engagée dans une politique de diversification économique tous azimuts pour réduire sa dépendance aux hydrocarbures.

Peu de déplacements, ni à l’intérieur ni à l’étranger, pas de communication notable, et surtout l’absence d’une déclaration de politique générale devant le Parlement, pourtant prévue par la Constitution.

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En tout cas, son absence à la réunion de mardi dernier consacrée au dossier des transports était un autre signe qui a fini par convaincre les observateurs que son sort était scellé. Mais au-delà des raisons ayant conduit à son départ, la question centrale désormais est celle de sa succession.

Confirmer Ghrieb, sans changement pour les ministres

Abdelmadjid Tebboune va-t-il conforter Sifi Ghrieb dans son nouveau rôle ? Un précédent existe : en 2019, Sabri Boukadoum avait brièvement assuré l’intérim après la démission de Noureddine Bedoui, avant d’être remplacé dès le lendemain par Abdelaziz Djerad.

Vu sous cet angle, il est peu probable que Sifi Ghrieb fasse de vieux os à la primature. Difficile aussi, pour un Premier ministre par intérim, de composer avec une équipe gouvernementale qu’il n’a pas choisie.

En principe, la Constitution stipule que « les membres du Gouvernement sont nommés par le président de la République sur proposition du Premier ministre ou du Chef du Gouvernement, selon le cas ».

Confirmer Ghrieb et changer les ministres

Sifi Ghrieb pourrait toutefois être confirmé dans ses fonctions, avec la possibilité de former un nouvel exécutif. Ses propos lors de la passation de consignes avec Larbaoui laissent entendre qu’il s’inscrit dans la durée.

« Nous avons beaucoup de travail devant nous, notamment avec la rentrée sociale », a-t-il déclaré, promettant de « travailler sans relâche à la concrétisation du programme du président de la République et de l’ensemble des projets qui apporteront un véritable plus à l’économie nationale ».

Changement radical

Le troisième scénario, enfin, est celui d’une nomination d’un nouveau Premier ministre, autre que Sifi Ghrieb, accompagnée d’un changement de la composante gouvernementale.

Dans cette hypothèse, plusieurs ministères, notamment ceux en lien direct avec la gestion des problèmes des citoyens, pourraient changer de titulaires, compte tenu des résultats, loin de donner satisfaction, de certains dans la gestion de leurs secteurs. Dans ce contexte, il est difficile de faire des anticipations.

Aussi avec la proximité de la rentrée sociale et de l’élaboration de la nouvelle Loi de finances attendues avec le 7 octobre prochain, Abdelmadjid Tebboune pourrait chercher à dynamiser l’action de l’exécutif en opérant des changements que commande la conjoncture.

A bien des égards, le départ de Larbaoui s’apparente à un geste politique fort de la part de Tebboune pour apporter des solutions à des problèmes posés par les citoyens, dont ceux qui sont apparus après la tragédie d’El Harrach.

Mais au-delà, le choix du successeur devra répondre à des impératifs multiples : redonner de l’élan à l’action gouvernementale, rassurer l’opinion publique et donner un nouveau coup d’accélérateur à l’économie.

Le nom du futur Premier ministre, qu’il s’agisse de la confirmation de Sifi Ghrieb ou d’une nouvelle désignation, sera donc un signal politique majeur envoyé par Tebboune, à la fois à la société et aux partenaires étrangers.

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