Sonia Lyes
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La conserverie artisanale Thala, créée il y a une dizaine d’années à Makouda, dans la wilaya de Tizi Ouzou, s’est imposée comme un acteur clé de l’exportation de produits algériens vers la France.
Sa particularité : elle produit en Algérie et vend en France. « Toute notre production est faite en Algérie et elle est entièrement exportée en France. Nos produits sont exportés à 100 % », explique son fondateur, Farid Loudahi qui a lancé ce projet familial avec une ambition simple : valoriser la richesse culinaire de l’Algérie et créer de l’emploi dans son village natal.
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Le succès de la conserverie Thala s’explique par la qualité et l’authenticité de ses préparations ainsi qu’une demande croissante sur les produits algériens en France de la part de la diaspora.
TSA l’a rencontré au Village International de la Gastronomie de Paris (7-14 septembre), où il est venu présenter ses produits.
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Thala, la success-story née à Makouda
Dans cet entretien à TSA – Algérie, Farid Loudahi, Franco-Algérien et restaurateur de formation, explique : « J’ai créé il y a une dizaine d’années la conserverie Thala. C’est un projet familial qui a été créé dans notre village. Ça nous a permis de lancer une production de produits du terroir algérien ».
L’entreprise s’est spécialisée dans la production artisanale de spécialités kabyles et algériennes. Elle emploie jusqu’à une quarantaine de personnes en fonction des saisons et mise sur une gamme d’une dizaine de produits cuisinés selon des méthodes traditionnelles.
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Parmi eux, certaines préparations sont devenues incontournables : la salade méchouia aux poivrons cuits au feu de bois, les purées à l’ail, la chakchouka d’aubergines, des sauces pesto revisitées mais aussi de l’huile d’olive et des confitures. Toutes sont fabriquées en Algérie à base de produits 100 % algériens. Même les pots de verre dans lesquelles sont emballés les produits Thala sont de fabrication algérienne.
Pour Loudahi, le succès de la marque tient à la qualité et à l’authenticité de ses produits : « Tout est cuit au feu de bois, tout est épluché à la main. Ce sont des produits faits comme à la maison, ce qui donne une grande qualité gustative ».
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Cette exigence de production séduit particulièrement en France, où la conserverie Thala concentre 100 % de ses exportations. Les petits pots emblématiques de la marque sont distribués via un réseau de grossistes, d’épiceries méditerranéennes et de boucheries Halal, mais pas encore dans la grande distribution.
« On s’est concentré sur le marché français depuis une dizaine d’années, on vend sur notre site thala.fr, mais principalement à travers des grossistes et des distributeurs », précise le fondateur, qui n’exclut pas un partenariat avec une enseigne de la grande distribution.
« Une forte demande sur les produits algériens en France »
Le succès de Thala s’inscrit dans un contexte favorable : une demande croissante des consommateurs, notamment de la diaspora algérienne en France. Un phénomène qui n’a pas échappé au fondateur de la marque.
« Il y a une forte demande sur les produits algériens en France en ce moment, surtout depuis deux ou trois ans. La communauté algérienne s’oriente vers les produits de son pays d’origine. Ils cherchent vraiment les produits du terroir, il y a un grand patriotisme économique », observe-t-il.
Aujourd’hui, les produits Thala sont présents dans environ 60 % des régions françaises, mais la marque vise plus loin : développer un réseau de distribution et répondre à une forte demande en constante hausse.
« On souhaite élargir la gamme de produits et notre circuit de distribution. Même dans les points de vente existants, la demande augmente. L’enjeu, c’est de produire plus et exporter plus pour répondre à cette forte demande », nous confie le chef d’entreprise.
Outre sa réussite commerciale, Thala est un projet de développement local. L’entreprise familiale contribue à l’économie de la commune de Makouda en créant des emplois et en valorisant un savoir-faire artisanal ancestral.
Son fondateur insiste : « C’est un projet qui me tient à cœur puisque c’est né dans notre village. Ça permet de valoriser les produits algériens à l’international et de participer à l’effort pour les exportations de notre pays ».
Un projet local tourné vers l’international
L’Algérie encourage effectivement les initiatives privées, même si des contraintes subsistent encore : « Au niveau de la douane, ça se passe très bien tant que les règles sont respectées, on n’a aucun blocage sur les exportations. L’État algérien encourage les exportations et ça se ressent sur le terrain ».
Et de nuancer : « La seule contrainte, c’est sur le rapatriement des devises. S’il y a un client mauvais payeur, tout retombe sur l’exportateur. À mon avis, il faudrait trouver une solution pour que ce ne soit pas seulement l’exportateur qui assume le paiement du côté de l’importateur en Europe ».
C’est ainsi que Thala trace sa route depuis 2013, entre des recettes authentiques et un marché en constante évolution. La conserverie algérienne entend continuer sur la même lancée et viser encore plus haut.
« Le projet, c’est d’augmenter la production pour lancer des nouveautés, créer de nouveaux emplois et développer notre production au fil du temps », conclut Farid Loudahi.
