ONU : passe d’armes entre l’Algérie et Israël sur Gaza

La 10 000ᵉ séance du Conseil de sécurité de l’ONU a été marquée, jeudi 18 septembre, par deux évènements importants. Le premier est l’énième véto américain contre un projet de résolution exigeant un cessez-le-feu et l’accès de l’aide humanitaire à Gaza. Le second est la passe d’armes entre l’Algérie et Israël.

Après cet échec du Conseil de sécurité, le représentant de l’Algérie Amar Bendjama n’a pas mâché ses mots. S’adressant aux Palestiniens, notamment ceux de Gaza, il a lancé : « Nous, les Algériens, vous entendons, nos frères et sœurs palestiniens. Pardonnez-nous parce que ce Conseil n’a pas pu sauver vos enfants ».

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À l’ONU, Amar Bendjama accable Israël par les chiffres de la tragédie à Gaza

« Pardonnez-nous parce que ce Conseil n’a pas pu sauver vos enfants, dont plus de 18.000 ont été tués par Israël, et aussi parce qu’il n’a pas pu protéger vos femmes, dont plus de 4.000 sont mortes en martyrs. Pardonnez-nous pour l’incapacité de ce Conseil à défendre vos médecins et infirmières, dont plus de 1.400 sont morts en martyrs, et vos journalistes, dont plus de 250 sont morts en martyrs. Il n’a pas non plus pu protéger vos travailleurs humanitaires », a-t-il poursuivi.

Amar Bendjama aux Palestiniens : « Pardonnez-nous »

Toujours à l’ONU, et en s’adressant aux Palestiniens, Amar Bendjama a ajouté dans un discours poignant : « Pardonnez-nous parce que la famine se propage aujourd’hui à Gaza, et ce Conseil n’a pas été en mesure de l’enrayer, ni même de la condamner. Il n’a pas non plus pu mettre fin à vos déplacements forcés, lever le siège de Gaza, ni empêcher l’utilisation de l’aide humanitaire comme arme ».

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Et pour souligner le « deux poids, deux mesures » des États-Unis qui ont bloqué ce projet de résolution contre leur allié israélien, Amar Bendjama a assené : « Pardonnez-nous parce que le monde parle des droits, mais nie les vôtres, à vous Palestiniens ». « Israël tue chaque jour, et rien ne se passe », a-t-il dénoncé.

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La résolution a été adoptée par les 14 membres du Conseil, à part les États-Unis qui continuent à soutenir militairement et diplomatiquement Israël dans son entreprise de destruction de Gaza. Un vote qui illustre l’isolement diplomatique de Tel-Aviv et de Washington sur la guerre à Gaza et le conflit israélo-palestinien.

« Nous ne capitulerons pas »

Pour Amar Bendjama, et malgré ce véto américain, il n’est pas question de renoncer à défendre les Palestiniens et à exiger le cessez-le-feu à Gaza. « Nous ne capitulerons pas », a-t-il lancé.

« Ce n’est pas la dernière fois que le Conseil de sécurité agira. La communauté internationale doit assumer ses responsabilités », a-t-il ajouté. Pour le représentant algérien, la question est « limpide et chacun de nous doit choisir : soit agir pour arrêter le génocide, soit être considéré comme complice de celui-ci ».

L’intervention remarquable de Amar Bendjama a fait réagir le représentant d’Israël. Manquant d’arguments pour répondre au représentant algérien, il a tenté d’accuser l’Algérie de soutenir et de ne pas condamner le Hamas.

« J’ai hésité avant de prendre la parole, mais mon pays a été cité cinq fois. Vous avez tous remarqué comment le représentant d’Israël a ciblé mon pays, l’Algérie, et uniquement l’Algérie. Cette résolution a été adoptée par 14 sur 15 membres du Conseil, ce qui représente la majorité écrasante de l’humanité. Pour celui qui connaît l’Algérie, il sait qu’elle ne sera pas intimidée. Notre seul objectif est d’alléger les souffrances du peuple palestinien », a assené Amar Bendjama en réponse au représentant israélien.

Le diplomate algérien a poursuivi en accusant Israël de commettre un génocide à Gaza et en balayant d’un revers de la main les reproches du représentant de Tel-Aviv.

« Mon pays a voté en faveur de cette résolution. Je rappelle aussi au représentant d’Israël, que son pays a voté (vendredi dernier) contre une résolution à l’assemblée générale qui contenait la condamnation d’une manière explicite la prise d’otages du Hamas. Le monde entier, l’humanité est contre les massacres opérés par Israël dans la bande de Gaza. Je ne me laisserai pas entraîner dans un débat qui vise à occulter l’attention de l’humanité entière sur le génocide, je répète le génocide qui est en train de se réaliser à Gaza », a répondu Amar Bendjama, en affirmant que l’Algérie « soutiendra le peuple palestinien jusqu’à l’obtention de son droit inaliénable d’accéder à son indépendance, avec Al-Qods comme capitale. »

Le représentant du Danemark a contredit celui d’Israël en affirmant que 10 membres du Conseil de sécurité ont porté ce projet de résolution.