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France – Algérie : le grand échec algérien de Bruno Retailleau

Bruno Retailleau boucle ce dimanche une année à la tête du ministère français de l’Intérieur. Son bilan avec l’Algérie est mitigé.

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France – Algérie : le grand échec algérien de Bruno Retailleau
Bruno Retailleau a également tenté en vain de mettre fin à l’accord franco-algérien de 1968 / Source : Instagram Bruno Retailleau pour TSA
Merzouk A
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Un an, jour pour jour, après sa nomination à la tête du département de l’intérieur, quel bilan pour le ministre sortant Bruno Retailleau, notamment sur le dossier des relations avec l’Algérie ?

Depuis sa nomination ministre de l’Intérieur le 21 septembre 2024, Retailleau a fait du dossier de l’immigration une priorité, avec un accent particulier sur les ressortissants algériens.

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Le ministre démissionnaire avait notamment promis de rallonger la durée de rétention aux CRA, d’augmenter l’exécution des OQTF, de mettre en place une nouvelle loi immigration, de freiner la régularisation des sans-papiers et de durcir les conditions de naturalisation.

Quel bilan pour Retailleau sur le dossier algérien ?

Sur l’ensemble de ces sujets, Retailleau ne peut se vanter, un an après sa nomination, que de peu de résultats, pour plusieurs raisons, dont la destitution de Michel Barnier, puis le renversement du gouvernement de François Bayrou par le Parlement le 8 septembre dernier.

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Mis à part la circulaire dite Retailleau, relative à l’admission exceptionnelle au séjour et visant à freiner les régularisations, appliquée par certaines préfectures, tous les projets lancés par le ministre n’ont pas vraiment abouti, ou seulement partiellement pour certains.

C’est le cas du dossier des relations avec l’Algérie. Par ses multiples sorties médiatiques particulièrement aiguisées contre l’Algérie, Bruno Retailleau a envenimé la situation entre les deux pays, dans un contexte où les relations étaient déjà dégradées, après la reconnaissance par le président français Emmanuel Macron de la marocanité du Sahara occidental fin juillet 2024.

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Durant cette année à la tête du département de l’Intérieur, Retailleau a également tenté en vain de mettre fin à l’accord franco-algérien de 1968, qui régit l’immigration algérienne en France.

Le ministre a utilisé ce levier pour mettre pression sur l’Algérie dans notamment le dossier de la reprise des ressortissants algériens sous OQTF, dans lequel les autres pays concernés, comme le Maroc et la Tunisie, ne faisaient pourtant pas mieux que l’Algérie. Ici encore, on peut dire que Retailleau a échoué, d’autant que l’accord en question est toujours en vigueur.

Dénoncer l’accord de 1968, l’autre échec de Bruno Retailleau

Toujours à propos du dossier algérien, le ministre de l’Intérieur français démissionnaire ne s’est pas empêché de se positionner sur les sujets diplomatiques qui ne relèvent pas de ses prérogatives, en multipliant les prises de parole au point d’agacer son collègue du ministère des Affaires étrangères, qui a légitimement la main sur les relations franco-algériennes.

Malgré cela, Retailleau a réussi à mettre l’ancien Premier ministre, François Bayrou, dans son camp. Celui-ci avait, en effet, donné son accord, en février dernier, pour communiquer à Alger une liste de ressortissants algériens « aux profils les plus dangereux » à reprendre « sans délai ».

Sans quoi, le gouvernement français s’est engagé à « réexaminer l’accord de 1968 dans un délai d’un mois ou de six semaines ». Mais là encore, la démarche avait lamentablement échoué, après notamment l’intervention du président Macron lui-même, refusant catégoriquement de dénoncer cet accord qui a été vidé de sa substance par plusieurs avenants.

Lors d’une conférence de presse au Portugal en février dernier, le chef de l’État avait dénoncé des « jeux politiques », refusant encore une fois de dénoncer « unilatéralement » les accords de 1968. Depuis, le dossier est resté au point mort.

Sur la question de l’écrivain algérien Boualem Sansal, qui purge sa peine de prison en Algérie, utilisée pour faire pression sur l’Algérie, Retailleau n’a également pas réussi à faire plier Alger. Un autre échec qui vient s’ajouter au bilan presque nul du ministre en un an d’exercice. Le seul succès qui mérite de figurer dans le bilan de Retailleau sur l’Algérie est l’utilisation de ce dossier pour son intérêt politique personnel.

En se focalisant sans cesse sur l’Algérie et l’immigration algérienne en France, il a réussi à s’emparer de la présidence de Les Républicains (droite) et de monter dans les sondages. Sinon, c’est le grand échec.

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