Direct Live Search
Search

Face à Israël, la reconnaissance de l’État palestinien ne suffit plus

La reconnaissance par trois grands pays occidentaux de l’État palestinien est nécessaire, mais elle reste insuffisante pour faire reculer Israël.

powered by evolution group
Face à Israël, la reconnaissance de l’État palestinien ne suffit plus
Des sanctions doivent être prises contre le gouvernement de Tel-Aviv / Par lorenzopatoia / Adobe Stock
Riyad Hamadi
Durée de lecture 3 minutes de lecture
Suivez nous sur Google News
Suivez nous Google News
Temps de lecture 3 minutes de lecture

La cause palestinienne a enregistré une nouvelle grande victoire ce dimanche 21 septembre avec la reconnaissance de son État par trois grands pays occidentaux :  l’Australie, le Royaume-Uni et le Canada.

En attendant la France et d’autres pays demain, la reconnaissance de l’État palestinien ne suffit plus face à Israël qui a laissé, certes, dans la guerre de Gaza une grande partie de ses soutiens inconditionnels.

A lire aussi : Visas diplomatiques : l’Algérie accuse la France de « mauvaise foi »

Des sanctions doivent être prises contre le gouvernement de Tel-Aviv pour l’obliger à mettre fin à la guerre à Gaza et accepter la solution à deux États.

Hormis les États-Unis de Donald Trump qui continuent à lui assurer un soutien militaire et diplomatique sans faille, les grandes puissances occidentales lâchent une à une le gouvernement extrémiste de Tel-Aviv, du moins sur le plan diplomatique, en s’apprêtant à reconnaître l’État palestinien.

A lire aussi : Imane Khelif dément sa retraite et accuse son ex-manager de trahison

Une posture qui risque toutefois de ne pas suffire et de rester sans effet sur le terrain si elle n’est pas suivie de sanctions concrètes et douloureuses.

Le 12 septembre, 149 États membres de l’Assemblée générale de l’ONU ont voté la “Déclaration de New York” préconisant la solution à deux États pour mettre fin au conflit israélo-palestinien. Le lendemain, en conférence de presse à Alger, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a avoué que le chiffre a dépassé les prévisions les plus optimistes.

A lire aussi : L’Algérie instaure un triple contrôle des importations

L’Australie, le Canada et le Royaume-Uni reconnaissent l’État palestinien

Seuls neuf pays, Israël et les États-Unis évidemment, les gouvernements d’extrême-droite d’Argentine et de Hongrie ainsi qu’une poignée d’États difficiles à situer sur une carte, ont voté contre.

C’est, en tout et pour tout, ce qui reste comme soutien inconditionnel pour Israël, empêtré dans un crime de génocide acté à Gaza. Même l’Allemagne, deuxième principal soutien du gouvernement de Benyamin Netanyahu après les États-Unis, n’a pas voté contre le texte onusien.

Ce lundi 22 septembre, le monde s’apprête à vivre un moment impensable il y a encore quelques mois. La France va reconnaître formellement l’État palestinien à l’occasion d’un sommet sur la solution à deux États qu’elle préside avec l’Arabie Saoudite à New York. L’Australie, le Canada et le Royaume-Uni, qui est membre du Conseil de sécurité de l’ONU, l’ont déjà fait ce dimanche 21 septembre.

Après avoir remporté la bataille des opinions publiques dans tout l’Occident, le peuple palestinien engrange désormais le soutien diplomatique de gouvernements qui offraient jusque-là un blanc-seing à Israël.

La prochaine étape devra être la prise de sanctions militaires, politiques, sportives et culturelles, sans lesquelles le gouvernement de Benyamin Netanyahou n’entendra pas raison.

L’Europe passera-t-elle aux sanctions contre Israël ?

Plusieurs gouvernements européens haussent le ton depuis quelques mois sans toutefois parvenir à mettre fin au génocide de la population civile de Gaza ni à la famine imposée aux survivants.

Comme le réclame l’Algérie, seules des sanctions pourraient faire bouger les choses. La Commission européenne débat de la mesure depuis plusieurs semaines et un paquet de sanctions est déjà prêt.

Le président français Emmanuel Macron a dévoilé les parties qui seraient ciblées dans un premier temps. Il s’agit des “ministres extrémistes israéliens, des responsables de colons violents ou des acteurs clés soutenant les politiques controversées”. Si la guerre contre Gaza ne s’arrête pas, ce sera des sanctions économiques plus larges, a menacé le président français.

Macron doit « rendre des comptes devant le tribunal de l’histoire »

Emmanuel Macron se doit d’agir. Il « devra rendre des comptes » devant le « tribunal de l’histoire« , lui et d’autres responsables européens, pour leur inaction face au “désastre” qui se déroule à Gaza, a estimé l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin.

Mais Bruxelles tergiverse. Aucune mesure concrète n’est actée et aucune échéance n’est avancée comme ultimatum au-delà duquel d’éventuelles sanctions seront décrétées.

Responsable du génocide des juifs pendant la Seconde guerre mondiale, l’Europe a pris conscience qu’elle est en passe de se faire complice d’une autre tuerie de masse qui fera date dans l’histoire. Après avoir tout essayé, il ne reste que les mesures douloureuses pour faire plier le gouvernement israélien et le contraindre à arrêter le génocide de Gaza.

Ces mesures peuvent, et doivent, d’abord prendre la forme d’un embargo sur les armes qui inclurait la cessation de toute fourniture d’armements à l’armée israélienne et l’interdiction du transit par l’espace aérien et les ports européens d’armes qui lui sont destinées. L’Espagne, pionnier en Europe de la dénonciation des crimes d’Israël, a montré la voie.

L’appel d’Éric Cantona

Les sanctions économiques ne devraient pas moins faire mal à Israël ainsi que les actions ciblées contre ses principaux dirigeants, comme l’a suggéré le président français. Enfin, un boycott sportif et culturel peut aussi s’avérer efficace. Un responsable du gouvernement espagnol a lancé récemment l’idée de boycotter la prochaine coupe du monde de football si l’équipe d’Israël se qualifie.

Pour sa crédibilité, l’Europe doit se montrer aussi ferme qu’elle l’a été avec la Russie. À juste titre, l’ancien footballeur français Éric Cantonna a rappelé au monde dans une vidéo devenue virale que quatre jours seulement après le déclenchement de la guerre en Ukraine, la FIFA et l’UEFA ont exclu la Russie. L’équipe d’Israël, elle, joue toujours après 716 jours de massacres à Gaza.

Lien permanent : https://tsadz.co/r6nl3

TSA +