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Manifestations au Maroc : pourquoi les jeunes sont en colère

Le Maroc a connu un week-end tendu. Des jeunes sont sortis dans plusieurs villes du royaume pour exprimer leur ras-le-bol.

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Manifestations au Maroc : pourquoi les jeunes sont en colère
Manifestations au Maroc : Plus de 100 interpellations à Rabat et des dizaines d'autres ailleurs. (Image par Devy | dreamstime.com)
Merzouk A
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Les forces de l’ordre marocaines ont interpellé des dizaines de manifestants dimanche 28 septembre, soit au deuxième jour consécutif de manifestations pacifiques déclenchées dans le pays depuis samedi.

Des manifestations de jeunes ont été observées dans plusieurs villes marocaines, dont Rabat, Casablanca, Marrakech, Agadir ou encore Souk Sebt.

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Les manifestants, des jeunes pour la plupart, ont répondu à l’appel d’un collectif appelé « GenZ 212 ». Ils réclament notamment une réforme des services de santé publique et du système éducatif.

« Plus de 100 interpellations à Rabat et des dizaines d’autres ailleurs »


« Nos revendications sont claires : la santé, l’éducation et la lutte contre la corruption. Les manifestations sont pacifiques et sont loin de toute considération politique. Nous revendiquons uniquement nos droits », a assuré samedi un jeune manifestant au micro d’un média marocain.

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L’intervenant affirme n’avoir pas compris la réaction agressive des forces de l’ordre quant à ce mouvement pacifique. « Les autorités ont réagi par répression. Où est donc la liberté d’expression dont on parle constamment ? Ils veulent détourner notre mouvement pacifique en de manifestations violentes », poursuit-il.

Les interpellations de manifestants se font par dizaines et parfois de manière violente, comme on peut le constater dans de nombreuses vidéos partagées sur les réseaux sociaux. Les forces de l’ordre sont à chaque fois intervenues pour empêcher des jeunes de s’exprimer, en les mettant de force dans des véhicules déployés à l’occasion.

Les autorités marocaines ont décidé d’empêcher tout rassemblement, ce qui explique les dizaines d’arrestations signalées dans plusieurs grandes villes comme Rabat ou Marrakech. Les arrestations n’ont épargné personne : des jeunes, des femmes et même des personnes âgées.

Le président de la section de Rabat de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), cité ce lundi 29 septembre par des médias français, signale « plus de 100 interpellations à Rabat et des dizaines d’autres à Casablanca, Marrakech, Agadir et Souk Sebt ». La veille, il faisait état de 70 interpellations à Rabat.

Des revendications liées à la santé, l’éducation et la corruption

Si l’ensemble des manifestants arrêtés ont fini par être relâchés, après vérification de leurs identités, les organisations de défense des droits de l’homme et les formations de l’opposition, dont le Parti justice et développement et la Fédération de la gauche démocratique, dénoncent la réaction des autorités.

On retient également la réaction d’un citoyen qui s’est manifestement montré hostile aux manifestations, en accusant les initiateurs d’être manipulés par « l’extrême gauche et les islamistes » et de menacer « la stabilité du pays », mais qui finit, lui aussi, par être arrêté par des policiers, pendant qu’il s’exprimait au micro d’une chaîne de télévision.

Les rassemblements du samedi et du dimanche ont fait suite à des appels lancés par un groupe baptisé GenZ 212 et qui se présente comme un espace de discussion autour de questions liées à la santé, l’éducation et la lutte contre la corruption.

Les dernières manifestations sont intervenues dans un contexte déjà tendu dans certaines régions après le décès dans un hôpital public d’Agadir de huit femmes enceintes admises pour des césariennes. 

Au Maroc, un pays rongé par la corruption, les systèmes de santé et d’éducation qui  fonctionnent à deux vitesses, selon la classe sociale.Selon le rapport de l’année 2022 sur les inégalités (World inequalities report), « les inégalités de richesse au Maroc sont extrêmes ». Le royaume est classé parmi les pays les plus inégalitaires d’Afrique et du monde, avec 10% de la population qui détient la moitié des revenus.

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