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Histoires vraies d’Algériennes face au cancer du sein

Sonia et Kenza racontent leur combat contre le cancer du sein qui tue 4.200 femmes chaque année en Algérie.

Histoires vraies d’Algériennes face au cancer du sein
En Algérie, environ 14.000 nouveaux cas de cancer du sein sont diagnostiqués chaque année / Leeloo The First - Pexels
Kenza Adil
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Le cancer du sein est la maladie la plus fréquente chez la femme. En Algérie, environ 14.000 nouveaux cas de cancer du sein sont diagnostiqués chaque année.

Parfois, c’est lors d’un examen banal que la maladie est découverte. Lorsqu’elle est prise à un stade précoce, la guérison est tout à fait possible, comme le révèlent les témoignages que nous avons recueillis.

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Cliniques mobiles pour les zones enclavées

Hamida Kettab, présidente de l’association El Amel d’aide aux malades atteints de cancer confirme la progression de la maladie.

« Nous enregistrons plus de 14.000 nouveaux cas de cancer du sein annuellement à travers tout le territoire national. L’âge médian est de 48 ans mais il y a de plus en plus de cas chez les femmes de moins de 35 ans. Il y a 4.200 décès par an. En moyenne, 13 femmes décèdent des suites d’un cancer du sein, par jour », s’alarme- t-elle.

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Le cancer du sein représente un peu plus de 23 % du nombre de cas de cancers, tous types confondus, enregistrés chaque année en Algérie qui est de 60.000.

La présidente de l’association El Amel affirme que les femmes sont de plus en plus nombreuses à consulter.

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 « Grâce aux campagnes de sensibilisation et au travail des médias, les Algériennes affluent dans les centres de dépistage notamment pendant ‘Octobre Rose’. Concernant les régions rurales et enclavées, des caravanes de dépistage équipées d’unités mobiles sillonnent le pays pour permettre aux femmes de voir un médecin et de subir une mammographie. Ces cliniques mobiles sont dotées de tous les appareils de dépistage : échographes, mammographes, sans oublier la présence d’un personnel multidisciplinaire », détaille-t-elle.

Et de rappeler que « cette année, le top départ sera donné du ministère de la Santé, à Alger, ce jeudi 9 octobre vers Adrar et Timimoune ».

Le dépistage est le seul moyen de prévenir le cancer du sein. « Je recommande à toutes les femmes de faire une mammographie à partir de 40 ans, et plus tôt lorsqu’il y a eu des antécédents de cancer du sein dans leurs familles », martèle Hamida  Kettab.

Mastectomie

En 2023, Sonia (67 ans) a subi une mastectomie (ablation complète du sein). Elle livre son témoignage à TSA : « J’avais l’habitude de me faire dépister tous les deux ans. Pendant le Covid, je n’ai pas pu effectuer cet examen. En 2023, je me plaignais de petites douleurs dans la poitrine. Sur conseil de mon médecin, j’ai pris rendez-vous pour une mammographie qui a révélé la présence d’un nodule sur le sein gauche. Une biopsie a confirmé le diagnostic : cellules cancéreuses malignes. J’étais complètement anéantie ».

Pour Sonia, le temps était compté. Il fallait agir vite. « Le Centre Pierre et Marie-Curie d’Alger a préconisé juste de retirer les cellules cancéreuses. En prenant un autre avis chez un médecin privé, j’ai opté pour une mastectomie. J’ai été opérée dans une clinique privée à Staoueli. On m’a retiré le sein gauche et tous les ganglions présents sur mon bras », poursuit Sonia qui a vaincu la maladie, même si elle a perdu un sein. « Depuis, je suis sous hormonothérapie.  Je porte une prothèse et je subis des contrôles régulièrement », ajoute-t-elle.

Fausse piste

Parfois une mauvaise interprétation de la mammographie peut retarder la prise en charge des malades. Le témoignage de Kenza, 65 ans, ancienne professeur de sport aujourd’hui à la retraite, est éloquent.

« En 2008, à 49 ans, j’ai fait une échographie. Le compte rendu ne signalait aucune anomalie. Six mois plus tard, en prenant ma douche, j’ai senti des nodules sous mes doigts, sur le sein gauche. En effectuant un autre examen, j’ai vu le visage du radiologue s’alarmer. Il m’a dit : ‘vite, vite, pas une minute à perdre’ !  Il avait raison. La biopsie a révélé la présence de cellules cancéreuses. J’ai rapidement été programmée pour une opération au CPMC de l’hôpital Mustapha. En me réveillant, j’ai découvert que j’avais subi une mastectomie », raconte-t-elle.

La suite n’a pas été facile pour Kenza qui a subi six 6 séances de chimiothérapie, 10 de radiothérapie et une chimiothérapie ciblée durant 18 séances. « Pendant 3 ans, j’ai raccroché avec mon métier. A présent, je poursuis mes contrôles avec la boule au ventre à chaque veille de consultation », conclut Sonia.

Octobre Rose : campagne de sensibilisation tous azimut 

Le dépistage précoce reste le meilleur moyen de réduire les facteurs de risque. En cas d’antécédents familiaux, un suivi spécialisé est recommandé. Détecter le cancer du sein à un stade précoce améliore le pronostic.

Chaque année, une campagne mondiale baptisée Octobre Rose est déployée afin de sensibiliser au dépistage du cancer du sein.

L’initiative a vu le jour en 1985, aux Etats-Unis par l’American Cancer Society et la société AstraZeneca. Le ruban rose, devenu symbole de lutte contre le cancer du sein, a été popularisé au début des années 1990.

Aujourd’hui, plus de 70 pays participent à cette campagne.  Octobre Rose est célébré en Algérie depuis plusieurs années. En 2025, c’est sous le slogan « Pour un avenir sans cancer du sein, agissons maintenant » que la campagne a démarré le 1er octobre. Elle se poursuivra jusqu’à la fin du mois.

Lien permanent : https://tsadz.co/bvwn4

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