
“Il y a 28% de musulmans qui sont radicalisés et ça ne veut pas dire que les autres musulmans sont des amis des juifs.” Ces propos ont été tenus par l’universitaire israélite Dov Maimon lors d’une conférence organisée par le consistoire israélite de France, à Paris. Ils ont déclenché une salve de réactions d’indignation.
Dov Maimon est un sociologue exerçant comme professeur associé à l’université Ben Gourion et à l’université hébraïque en Israël.
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Pour ce juif extrémiste, tous les musulmans, même quand ils ne sont pas “radicalisés”, sont antisémites. “Il y a un antisémitisme endémique qu’ils ont apporté avec eux”, a-t-il dit, ajoutant que depuis 13 siècles, les musulmans ont “le même modus operandi”.
“Ce qu’ils ont fait au Maroc, en Algérie au Liban, ce qu’ils ont fait le 7 octobre, c’est la même chose. On veut montrer aux gens que c’est nous les maîtres des lieux, et ces des razzias”, a-t-il prétendu.
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Ces attaques stigmatisantes à l’égard non seulement de la communauté musulmane de France mais contre plus de 1,5 milliard de musulmans dans le monde, ont fait réagir le recteur de la Grande mosquée de Paris.
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Un “chercheur” israélite accuse les musulmans d’antisémitisme
“Je ne commenterai pas des mots qui offensent la vérité du judaïsme et blessent la fraternité humaine”, a écrit Chems-Eddine Hafiz sur les réseaux sociaux.
Pour le recteur de la plus importante institution religieuse musulmane de France, “assimiler des millions de musulmans à une violence supposée, ériger la peur en doctrine et l’exclusion en vision du monde, c’est trahir à la fois la foi, la raison et la République.”
“Le judaïsme et l’islam, ces deux rameaux issus d’Abraham, ont partagé bien des douleurs mais aussi des siècles de coexistence et de lumière. Ceux qui parlent aujourd’hui au nom de la religion pour semer la haine renient cet héritage commun”, a asséné Hafiz qui a conclu par un appel à “la vigilance et à la décence”, estimant que “quand la parole religieuse se dévoie en arme, c’est la paix civile elle-même qui chancelle”.
Je ne commenterai pas des mots qui offensent la vérité du judaïsme et blessent la fraternité humaine.
Assimiler des millions de musulmans à une violence supposée, ériger la peur en doctrine et l’exclusion en vision du monde, c’est trahir à la fois la foi, la raison et la République.
Le judaïsme et l’islam, ces deux rameaux issus d’Abraham, ont partagé bien des douleurs mais aussi des siècles de coexistence et de lumière.
Ceux qui parlent aujourd’hui au nom de la religion pour semer la haine renient cet héritage commun.
J’appelle chacun à la vigilance et à la décence.
Quand la parole religieuse se dévoie en arme, c’est la paix civile elle-même qui chancelle.
@HaimKorsia @JoelMergui @sebbag_moshe @MocheLewin @ElieKorchiaPosted by Chems-eddine Hafiz on Thursday, October 16, 2025
En l’absence de statistiques fiables, Dov Maimon a cru pouvoir identifier les sympathisants des “Frères musulmans” à travers les prénoms qu’ils donnent à leurs enfants. Il avance ainsi le chiffre de 33%, qu’il impute à la DGSI (direction générale de la sécurité intérieure en France).
“33 % de bébés qui naissent en France sont musulmans. D’après l’institut Montaigne et la DGSI, on arrive à ces chiffres-là, du nombre de gens qui sont des sympathisants des Frères musulmans, qui sont séparatistes, et qui veulent instaurer le califat en France”, a ironisé la page The News sur X, dénonçant des propos “fallacieux, dangereux et illégaux”.