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A Alger, la fête a duré jusqu’à l’aube

A Alger, la fête a duré jusqu’à l’aube

Au stade du 5 juillet, sur les hauteurs de la capitale, ils sont des dizaines de milliers à suivre, sur un écran géant installé par Ooredoo, le match de l’Algérie contre le Nigéria.

A la 95e, ils vibrent comme un seul homme après le but salvateur de Riyad Mahrez. Chants, cris et fumigènes fusent. Un festival de couleurs et de sons.

Au Radison Blu, hôtel situé à Hydra, ils sont des dizaines à suivre le match en groupe. L’agence Probox a invité des VIP, entre artistes, sportifs, journalistes et stars de la télé.

Les présents partagent de gros moments de suspense, de pression et de joie. « Tension artérielle, hyperglycémie, crise de colons, nous avons tout eu ce soir, mais l’essentiel est qu’on a gagné, qu’on est en Finale », souligne Salima, venue avec sa fille.

« Il n’y a pas mieux qu’assister à un match aussi difficile en groupe, de cette manière on partage le stress, ça devient plus supportable », appuie Amin.

Pour lui, Djamel Belmadi a montré de grandes capacités en construisant une véritable équipe de football avec un jeu collectif cohérent.

« J’ose à peine dire que gagner la coupe d’Afrique est une formalité pour nous. Nous connaissons déjà le Sénégal que nous avons rencontré en phase de poules », souligne Khaled. Kenza, qui ne cesse de sauter depuis le coup de sifflet final, est convaincue d’une chose : « Quoi ? La Coupe d’Afrique est à nous. Nous la méritons. Et nous l’aurons ».

« Nous n’allons pas fermer ce soir »

A Sidi Yahia, le quartier le plus animé d’Alger, le grand boulevard est pris d’assaut par les supporters. La circulation est bloquée pendant des heures. Au concert des klaxons et des sons des Vuvuzela, s’ajoutent les chants des supporters et les sonorités musicales festives diffusées par les autoradios.

Des jeunes dansent, d’autres brandissent avec grande fierté l’emblème national, assis sur les capots ou sur les rebords des portières. Les cafés et restaurants, qui se sont mis aussi aux couleurs vert, rouge et blanc, sont bondés de monde. Une fréquentation record. « Nous n’allons pas fermer ce soir », lance le gérant d’une pizzeria. « Nous avons tout vendu, plus de repas à offrir », se réjouit un serveur d’un autre restaurant où l’on vient habituellement pour jouer du billard.

La benne d’un camion, qui se fige en plein boulevard, est prise d’assaut par de jeunes supporters tous heureux de la victoire algérienne. Ils attirent les regards par leurs chants. D’autres lancent des feux d’artifice sans arrêt et à chaque explosion lumineuse, un cri de joie. Sur les trottoirs, on se bouscule presque pour passer.

« C’est une nuit magique »

Plus haut, vers la place de Hydra, la police ferme la rue menant vers Sidi Yahia. La circulation est dense entre Hydra et la rue Didouche Mourad. A la place Audin, des fourgons de police bloquent l’entrée du Tunnel des Facultés comme pour les vendredi du Hirak.

Des supporters, munis de derbouka, font la fête à la place Audin. Des automobilistes quittent leurs véhicules pour se joindre à la danse collective. Des youyous fusent de certaines voitures. Les filles sont aussi nombreuses et euphoriques que les garçons. Le chant « One, two, three Viva l’Algérie » fédère les fêtards comme un nouvel hymne à la joie.

Vers 3 h du matin, la rue Didouche Mourad est toujours aussi fréquentée par les automobilistes en liesse. « Pas la peine d’essayer de dormir. Ce n’est pas chaque jour qu’on fait la fête. C’est une nuit magique, une nuit de rêve », lance Hamid qui ajoute : « Enfin, on respire un peu. Autant en profiter ».

La fête dure jusqu’aux premières lueurs du jour. Rendez-vous est déjà pris pour le vendredi 19 juillet, grand jour de la Finale Algérie-Sénégal au Caire. « Nous allons marcher le jour et danser le soir », promet Farida qui évoque « la baraka » du Hirak.

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