Général Emballage, leader algérien du carton ondulé, a lancé récemment les travaux de réalisation d’une grande papeterie à Naâma dans le sud-ouest de l’Algérie. Pour le premier responsable du groupe privé Ramdane Batouche, il s’agit d’un "moment charnière" dans l’histoire de l’industrie algérienne.
La pose de la première pierre de l’usine a eu lieu le 24 avril dernier en présence du wali de Naâma, Lounès Bouzegzala, et du PDG de Général Emballage, Ramdane Batouche.
Implantée sur une assiette de 30 hectares à la zone industrielle de Naâma, l’usine aura une capacité de production annuelle de 350.000 tonnes de carton fabriqué à partir de déchets de papier récupéré.
Un investissement de 300 millions de dollars pour réduire les importations
Elle permettra de créer 1500 emplois directs et 4000 autres indirects, et garantira à l’Algérie, en se substituant à l’importation, une économie de 250 millions de dollars chaque année. Le coût de l’investissement est estimé à 40 milliards de dinars, soit 300 millions de dollars.
Il s’agit donc d’un projet de haute importance économique, sociale et écologique pour le pays. Avec cette usine, l’Algérie ne va plus importer de matière première pour la production du carton ondulé.
Le lancement de ce projet "stratégique« constitue »un moment charnière dans l’histoire de l’industrie nationale car cette papeterie devrait réduire notablement la dépendance du pays aux importations de papier", explique le PDG Ramdane Batouche dans le dernier numéro de la revue de l’entreprise dont le siège social est basé à Akbou (Bejaia).
À la réception de l’usine, fin 2027, Général Emballage sera "enfin dans un schéma de production maîtrisé de bout en bout avec une intégration à 100 % depuis le traitement des déchets fibreux jusqu’au packaging en passant par le papier", ajoute-t-il.
L’usine permettra d’avoir un taux d’intégration de 100 % puisqu’elle utilisera exclusivement du déchet de papier récupéré aux quatre coins du pays.
Général Emballage dispose déjà de trois grands centres de récupération implantés à Alger, Oran et Sétif et compte en ouvrir 12 autres d’ici l’ouverture de l’usine de Naâma.
L’usine de Général Emballage à Naâma : "Un moment charnière dans l’histoire de l’industrie algérienne"
Pour Ramdane Batouche, la nouvelle usine est "un ouvrage étagé dont le soubassement a été entamé depuis plusieurs années« . »Nous avions déjà bien avancé sur une phase primordiale, mais plus silencieuse, avec la construction d’une infrastructure nationale de récupération de déchets fibreux qui va constituer la matière première de cette papeterie", écrit-il.
Cette phase, poursuit-il, a inscrit l’entreprise dans une nouvelle activité et l’a positionnée comme un acteur majeur en Algérie de la récupération de déchets de papiers et cartons à recycler.
Un enjeu environnemental
Elle l’a aussi nantie d’une "appréciable ingénierie« , ce qui fait que la période présente est envisagée comme celle d’une »reproduction de schémas opérationnels déjà éprouvés pour renforcer cette infrastructure" avec l’objectif d’ajuster la capacité de récupération aux besoins de la future papeterie.
Avant même son démarrage, le projet contribue déjà dans les faits à la création de l’emploi à travers les artisans récupérateurs qui alimentent les centres de récupération, se félicite le PDG de Général Emballage.
L’autre intérêt de l’usine est environnemental. "C’est un nouveau jalon dans l’histoire de Général Emballage avec des effets incidents des plus heureux dont le moindre n’est pas de soulager les collectivités de milliers de tonnes de déchets pour leur redonner une nouvelle vie", écrit M. Batouche.
La portée sociale du projet est également indéniable car, comme le souligne le premier responsable du groupe, "il s’insère dans une aire géographique assez peu investie constituant ainsi un acte d’atténuation des disparités régionales pouvant potentiellement induire un effet d’entraînement".