Politique

Abelkrim Abada (FLN) : « Le président n’est pas sincère »

Abdelkrim Abada, l’un des leaders du mouvement de redressement du FLN, a démissionné jeudi dernier de l’instance dirigeante élargie du parti, moins de 24 heures après sa désignation, et a annoncé son soutien aux manifestations contre le 5e mandat pour Bouteflika. Dans cet entretien, il va encore plus loin.

Comment avez-vous réagi aux annonces du président de la République ?

Il a pris des décisions non satisfaisantes. Sa réponse aux revendications populaires n’est pas à la hauteur des revendications exprimées par la rue. Ces décisions sont inacceptables et sont de nature à ne pas satisfaire le mouvement populaire.

Pourquoi ?

Le mouvement populaire a demandé un changement radical et le départ des corrompus. Ce qui n’est pas contenu dans les décisions présidentielles. Ce qui sous-entend que ces annonces ne sont pas de nature à apaiser la rue et à calmer les esprits. En plus, je considère qu’il s’agit d’une violation de la Constitution.

Comment avez-vous réagi à la nomination de Bedoui au poste de Premier ministre ?

C’est un homme qui a fait partie des différents gouvernements et une figure de l’ancien gouvernement. Sa nomination n’est pas de nature à satisfaire le mouvement populaire qui demande le départ de l’ensemble de l’équipe gouvernementale.

Pensez-vous que le Président soit sincère dans les décisions qu’il a annoncées ?

Il n’est pas sincère car il veut prolonger le 4e mandat sans élections.

C’est donc une violation de la Constitution ?

Oui, c’est une violation de la Constitution même quand il nomme un vice premier-ministre. Ce poste n’existe pas dans la Loi fondamentale.

Quelle sont vos propres revendications ?

Notre mouvement est constitué de centaines de militants qui sont en phase avec la rue. Nous sommes avec le mouvement populaire et donc partie prenante de ce qu’il exprime, c’est-à-dire avec un changement total et radical du régime en place, le départ des corrompus et la constitution d’un gouvernement neutre et consensuel.

Nous sommes aussi en faveur d’une transition, mais il ne faut pas qu’elle soit gérée par le président. Le président a dit qu’il n’avait pas l’intention de se porter candidat à la présidentielle, mais ça fait deux ans que les gens parlent de sa candidature. Ils lui ont collecté des signatures, ils lui ont ouvert un QG de campagne. Alors, il faut que tous ceux qui ont participé à le porter candidat soient punis puisqu’ils l’ont porté candidat sans son aval.

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