
Après une série de drames sur les routes algériennes impliquant des bus, le gouvernement a décidé de sévir. Ce samedi, au lendemain de la chute tragique d’un bus dans l’Oued El Harrach, faisant 18 morts et 25 blessés, le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné au ministère des Transports de procéder au retrait des bus de plus de 30 ans de service.
Un délai de six mois a été fixé aux transporteurs pour remplacer leurs bus, avec la garantie de leur fournir des facilités pour en acquérir d’autres plus neufs, et plus sécurisés.
A lire aussi : Inscription à la vaccination anti-Covid : prenez rendez-vous en ligne
La seconde mesure forte annoncée par le ministère des Transports est l’élargissement des enquêtes sur les accidents routiers mortels aux auto-écoles qui sont souvent pointées du doigt pour leur manque de rigueur dans la délivrance des permis de conduire.
« Le ministère des Transports porte à la connaissance des citoyens qu’il a été décidé dorénavant d’inclure les auto-écoles dans les enquêtes liées aux accidents mortels de la circulation afin d’examiner les modalités d’attribution des permis de conduire« , a annoncé le département de Saïd Sayoud.
A lire aussi : Algérie : révélations glaçantes sur le drame du bus de Oued El Harrach
Une décision qui pourrait mettre fin aux agissements de certaines auto-écoles qui délivrent de véritables permis de tuer et non des permis de conduire. D’autant plus que depuis quelques années, les accidents de la route en Algérie impliquant des moyens de transport en commun se sont multipliés.
Accidents de la route en Algérie : les enquêtes élargies aux auto-écoles
En moins d’un mois, l’Algérie a connu trois accidents de bus avec des bilans lourds : 18 morts et 25 blessés à El Harrach vendredi 15 août, trois décès et 41 blessés à Oran le 27 juillet, et six morts et 24 blessés à El Bayadh le 24 juillet. Le 6 mars, trois élèves ont péri et 33 autres ont été blessés dans une collision entre un bus scolaire et un camion sur une route à Tiaret.
A lire aussi : Algérie : publication inédite des photos de trafiquants de drogue
« Il s’agit d’un phénomène nouveau en Algérie de voir des accidents avec plus de huit morts d’un coup », alertait il y a deux ans le lieutenant Karim Belhafsi, de la cellule de communication de la Protection civile.
En plus des accidents, les chauffeurs de bus sont devenus incontrôlables sur les routes et autoroutes algériennes : excès de vitesse, surcharge, manœuvres dangereuses, non-respect du Code de la route…La Gendarmerie nationale procède souvent à des interceptions de bus fous qui rivalisent avec les berlines les plus puissantes sur les routes, mettant en danger les passagers et les autres automobilistes.
Des comportements parfois liés à un manque de formation et à des permis de conduire obtenus dans des conditions douteuses. Avec la décision d’élargir les enquêtes sur les accidents aux auto-écoles, le gouvernement siffle la fin de l’impunité des établissements d’enseignement des règles de conduite. Jusque-là, ces enquêtes ne concernaient pas les conditions d’obtention par les chauffeurs de leur permis de conduire.