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Accord franco-algérien de 1968 : coup de théâtre en France

Accord franco-algérien de 1968 : coup de théâtre en France

Par luzitanija / Adobe Stock
Le drapeau d'Algérie et de France.

Coup de théâtre à l’Assemblée nationale française ce jeudi 26 juin. Alors qu’une proposition de projet de résolution visant à dénoncer l’accord algéro-français sur l’immigration de 1968 devait être présentée, avec de très grandes chances d’être adoptée, le texte a été retiré à la dernière minute. La volonté de ne pas peser sur l’affaire de l’écrivain Boualem Sansal semble être à l’origine de la décision.

La proposition est à l’initiative du groupe UDR (Union des droites pour la République) d’Éric Ciotti qui l’a inscrite au programme de sa « journée d’initiative parlementaire ».

« Il est temps d’adapter notre arsenal juridique en matière migratoire à l’évolution de notre relation avec l’Algérie », et de « redonner à l’État les moyens juridiques de limiter, et suspendre si nécessaire, l’octroi de visas aux Algériens », est-il écrit dans le texte.

Une proposition similaire de dénoncer l’accord de 1968 a été rejetée en décembre 2023. Cette fois, les observateurs s’attendaient à ce que le texte soit adopté. Bien que non contraignante pour le gouvernement, une telle éventualité aurait eu un impact certain sur la relation algéro-française, déjà très mal en point.

« La relation franco-algérienne ne doit pas faire oublier l’affaire Boualem Sansal »

Le timing aussi est très sensible. La veille, mercredi 25 juin, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, était jugé en appel à Alger. Le parquet a requis 10 ans de prison ferme et le verdict est attendu pour la semaine prochaine, le 1er juillet.

Dans sa réaction au retrait de son projet par le groupe UDR, le gouvernement a clairement fait le lien avec l’affaire Boualem Sansal.

« Je veux saluer l’esprit de responsabilité qui est le vôtre en retirant cette PPR (proposition de projet de résolution), car aujourd’hui, nos services diplomatiques travaillent ardemment à ce que la relation franco-algérienne, aujourd’hui évidemment tendue, ne doit pas faire oublier un sujet extrêmement important qui est la libération immédiate de Boualem Sansal », a dit en plénière Laurent Saint-Martin, ministre délégué chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger.

« Il semblait effectivement responsable de retirer ce texte pour ne pas provoquer la moindre escalade, même verbale, pouvant mettre en difficulté cette finalité. Je vous remercie de l’avoir fait et nous continuons à travailler avec les services, à commencer par nos services de l’ambassade et des consulats de France en Algérie », a ajouté le ministre délégué.

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