Le soutien de l’opinion publique internationale a pris encore plus d’ampleur après les bombardements israéliens sur la ville de Rafah, le dernier endroit où pouvaient se réfugier les habitants de Gaza.
Lundi 12 février, les étudiants de la prestigieuse université de Harvard, dans le Massachusetts, ont organisé une action spectaculaire pour faire pression sur la direction de l’établissement, accusée de liens avec Israël.
Harvard students stage a die-in on the steps of Widener Library while reciting Refaat Al Areer’s poem « If I must die ».#Rafah #RafahMassacre pic.twitter.com/3SipiqYWm0
— Nabeel Shah (@nabeel_AMU) February 13, 2024
Depuis quelques jours, le monde tente d’empêcher le gouvernement israélien de mettre à exécution son plan de lancer une offensive contre Rafah.
Cette ville de la pointe sud de la bande de Gaza abrite désormais 1,4 million de personnes, pour la plupart des réfugiés ayant fui les villes et villages plus au nord de l’enclave palestinienne.
La communauté internationale redoute un massacre de grande ampleur et une catastrophe humanitaire. Dans la nuit de dimanche, l’armée israélienne a mené des bombardements intensifs sur la ville, tuant au moins 100 personnes.
Lundi après-midi, environ 200 étudiants se sont rassemblés sur les marches du parvis de la bibliothèque Widener, le principal édifice de l’université de Harvard, l’un des établissements les plus prestigieux des États-Unis et du monde, pour exprimer leur soutien au peuple palestinien et leur condamnation de l’agression israélienne.
Sur place, ils ont effectué un « die-in », s’allongeant par terre pour simuler les morts palestiniens. Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, le 7 octobre dernier, plus de 28 000 civils palestiniens ont été tués, dont une majorité de femmes et d’enfants.
Cette action des étudiants de Harvard est une réponse au bombardement effectué la veille sur la ville de Rafah. « Les forces d’occupation israéliennes ont assassiné plus de 100 Palestiniens dans la dernière zone de sécurité de Gaza », a écrit dans un communiqué le groupe HOOP (Harvard out of Palestine), qui a organisé l’action.
Action spectaculaire des étudiants de l’université de Harvard en faveur de la ville de Rafah
Les protestataires ont aussi interpellé la direction de Harvard pour divulguer et cesser ses liens financiers avec des « entreprises complices de violations des droits humains envers les Palestiniens ».
« Harvard est complice par ses investissements en Palestine occupée et nous avons organisé cette manifestation pour exiger son désinvestissement », a ajouté le collectif.
HOOP est un collectif d’étudiants qui réclame le désengagement des entreprises américaines des territoires palestiniens occupés. Il a été fondé par des membres du PSC (Palestine Solidarity Committee) de la même université.
Les organisateurs ont appelé Harvard à se départir de ses participations dans les entreprises activant dans les territoires occupés et à réinvestir les fonds dans « l’histoire, la culture et les communautés palestiniennes ».
« Nous devons identifier le lien entre notre université et ce génocide. Nous savons qu’Harvard nous cache ces liens – c’est pourquoi nous exigeons qu’elle les divulgue et désinvestisse », a déclaré un étudiant.
Des étudiants de confession juive ont tenu à prendre part à la manifestation, soutenue par ailleurs par de nombreuses organisations, dont le groupe « Boycott, désinvestissement et sanctions » du syndicat des étudiants diplômés de Harvard, « l’Organisation de la résistance africaine et afro-américaine », « Étudiants en droit pour une Palestine libre » et « les Juifs de Harvard pour la Palestine ».
Les étudiants de Harvard ne comptent pas s’arrêter là. « Ce n’est pas notre première action et ce ne sera pas la dernière. Nous résisterons à la répression et nous serons solidaires de nos frères et sœurs en Palestine », a promis le collectif.