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Affaire Ban Naoum : le collectif de défense répond au Parquet

Affaire Ban Naoum : le collectif de défense répond au Parquet

Le collectif de défense de Abdallah Ben Naoum répond au parquet de Relizane qui, dans un communiqué rendu public dimanche 4 octobre, avait démenti la détérioration de l’état de santé du détenu, lui imputant la responsabilité du retard de son auscultation médicale.

Dans une déclaration rendue publique ce lundi, les avocats de la défense persistent et signent : le fait qu’ils n’aient pas pu lui rendre visite est, estiment-ils, un indice sur la détérioration de son état de santé et tiennent pour responsables « la direction de la prison de Relizane, l’administration pénitentiaire et le ministère de la Justice de tout préjudice qu’il subirait ».

Dire que le détenu a refusé de recevoir des soins est « une allégation infondée », écrivent les avocats, estimant qu’un être sensé ne peut refuser de se faire soigner.

Ils expliquent que « quand une intervention chirurgicale lui a été prescrite, Abdallah Ben Naoum a exigé d’être ausculté par le médecin qui l’avait opéré une première fois », en l’occurrence le Dr Salim Benkhdda « auquel le lie une relation de confiance ».

« Il est du droit du malade de choisir son médecin traitant, notamment au vu de la complication de l’opération (…) lui refuser ce droit c’est le spolier de sa dignité après avoir été privé de sa liberté », dénonce le collectif de défense.

Rappelant toutes les actions et procédures entreprises depuis l’incarcération de Ben Naoum pour lui permettre de se faire soigner, ils signalent que leurs différentes demandes ont été ignorées bien qu’il soit confirmé par les médecins que le détenu souffre d’une maladie du cœur et nécessite une intervention chirurgicale.

Ben Naoum avait déjà été condamné à deux ans de prison ferme pour outrage au président de la République (Abdelaziz Boutefklika). Il a été remis en liberté en juin 2019 après une série de grèves de la faim et le décès en détention, fin mai, du militant Kamel Eddine Fekhar.

En novembre de la même année, il a été de nouveau placé en détention à la prison de Relizane pour des publications sur les réseaux sociaux. En juin dernier, il a été transféré à Oran.

Selon le communiqué du parquet de ce dimanche, il est poursuivi pour « détention et diffusion de vidéos susceptibles de porter atteinte au moral de l’armée, à la sûreté de l’État et à l’unité nationale, outrage à corps constitué, remise en cause de décisions de justice et incitation à attroupement ».

Le parquet avait réagi à des déclarations de la famille du détenu et de ses avocats qui avaient émis publiquement des soupçons quant à la détérioration de son état de santé après n’avoir pas pu lui rendre visite. Les gardiens de la prison d’Oran leur avaient expliqué que le détenu ne souhaitait pas recevoir de visite.

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