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Affaire Khaled Drareni : ses avocats persistent et signent

Affaire Khaled Drareni : ses avocats persistent et signent

Une conférence de presse a été organisée cet après-midi par le comité de soutien de Khaled Drarni au siège de Radio M à Alger en présence de nombreux journalistes et militants.

Les avocats de la défense du journaliste, Abdelghani Badi, Mostefa Bouchachi et Zoubida Assoul, se sont exprimés sur le cas de Khaled Drarni, qui a été condamné en appel mardi 15 septembre par la Cour d’Alger à deux ans de prison ferme.

Un harcèlement politico-judiciaire

Zoubida Assoul a déclaré que cette condamnation a constitué un choc pour les avocats de la défense. «  Du point de vue constitutionnel, il est interdit d’enfermer un journaliste qui ne fait qu’exercer son métier. Khaled Drareni n’a pas commis de crime et n’a pas vendu son pays pour mériter ce sort », a-t-elle martelé.

M. Bouchachi est revenu sur les jours qui ont précédé l’arrestation et l’incarcération du journaliste : « Il a été arrêté à quatre reprises et a eu droit à la même question à chaque fois : Pourquoi couvres- tu le Hirak ? Arrête ce travail ».

M. Bouchachi poursuit en affirmant que Khaled répondait toujours : « Je suis journaliste indépendant ». Pour l’avocat et défenseur des droits de l’Homme, « ces arrestations ne concernent pas une seule personne. Elles sont généralisées et ont pour but de casser le Hirak et à tuer l’espoir chez tous ces jeunes qui rêvent de voir une Algérie nouvelle, une Algérie démocratique. Des agissements qui n’honorent ni l’Algérie ni le système judiciaire. »

« Il n’y a aucune liberté d’opinion »

M. Badi  a estimé que la « répression n’a jamais été aussi féroce en Algérie. » « Il n’y a aucune liberté d’opinion. Les arrestations et emprisonnements se multiplient à travers tout le pays, à l’est, au centre, à l’ouest et au sud. En une semaine, nous sommes passés de 40 à 60 arrestations ! », a-t-il développé.

M. Bouchachi abonde dans le même sens : «  Ces méthodes répressives sont celles qui existaient au temps du parti unique. Les autorités ont profité de la pandémie du Covid-19 pour interdire le Hirak et poursuivre leur agenda politique. Ils veulent semer la peur chez les citoyens. Les gens sont arrêtés et accusés d’atteinte à l’unité nationale pour un simple post sur les réseaux sociaux et on nous parle encore de démocratie ! »

Toujours à propos de la démocratie, Zoubida Assoul regrette le recul de l’Algérie en matière de liberté de la presse. « Notre pays figure à la 146 place du classement mondial de la liberté de la presse. Nous avons perdu 7 points par rapport à 2017.  Prenons l’exemple de la nouvelle constitution, elle se prépare actuellement sans aucun débat contradictoire. Aucune chaîne de télévision privée ou publique ne propose ce genre de débats. L’Algérie se dirige vers de plus en plus de fermeture et de moins en moins de démocratie. »

Les avocats se sont également exprimés sur l’état de santé de Khaled  Drareni. « Je l’ai vu jeudi. Il a beaucoup maigri. Khaled était quelqu’un de sportif. Se retrouver dans un espace réduit, sans sa famille et sans travail, peuvent le conduire dans un état dépressif ».

M. Bouchachi ajoute : « Khaled va bien. Il est courageux et déterminé mais il ressent un profond sentiment d’injustice ».

Le comité de soutien à Khaled Drareni appelle à un rassemblement lundi prochain à la maison de la presse Tahar Djaout à Alger.

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