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Affaire Salima Ghezali : la direction du FFS sous pression

Affaire Salima Ghezali : la direction du FFS sous pression

La direction actuelle du FFS sous la férule de l’ancien Premier secrétaire Ali Laskri est plus que jamais sous pression. Après la vague d’indignation suscitée par sa décision d’exclure des rangs du plus vieux parti d’opposition Salima Ghezali, la voilà désavouée par la famille de feu Hocine Ait elle-même qui, dans un communiqué publié jeudi 18 octobre, a apporté son soutien à la députée d’Alger et ancienne directrice du journal La Nation. 

« Nous exprimons notre pleine solidarité avec Salima GhezaliChafâa BouaicheAbderrazak Zemmouri, Soraya Louz, ainsi que notre inquiétude, notamment, pour Hamou Didouche, Hassen Ferli, Hakim KridiChafâa Aguenihanai,- Hocine Haroun,-Nacer Abdoune[_],…», a écrit la famille d’Ait Ahmed, signée « les enfants de Hocine Ait Ahmed avec la concertation de Djamila Ait Ahmed ».

Et d’enfoncer le clou : « En tout état de cause, nous considérons la décision de la radiation de Salima Ghezali comme un désaveu de Hocine Aït Ahmed dans un contexte de reniement des valeurs, principes et fondamentaux de Hocine Aït Ahmed au sein du FFS ».

S’adressant aux membres des trois instances collégiales du parti (instance présidentielle, Comité d’éthique et secrétariat national), la famille Ait Ahmed leur a lancé: « Exprimez ouvertement et assumez pleinement vos positions en toute responsabilité politique individuelle et collégiale sans vous cacher devant ou derrière le portrait de Hocine Aït Ahmed ».

La famille d’Ait Ahmed s’en est aussi remis à « l’honneur et l’esprit de responsabilité » des membres du conseil du parti, en expliquant que « valider et / ou entériner la radiation de Salima Ghezali, (…) c’est légitimé irréversiblement au sein du FFS les pratiques superficielles aux relents staliniens ».

« Il vous revient légitimement, en particulier en cette grave crise que vit aujourd’hui le FFS, de susciter et d’organiser, pacifiquement et sans violence, des débats à cet égard dans chacune de vos structures ainsi que de (ré)instaurer formellement les pratiques de collégialité, de libre débat et de concertation pour un consensus », a-t-elle insisté.

Clair, net et précis. La famille Ait Ahmed a choisi le camp de la députée ‘’proscrite’’ en l’assurant de son soutien indéfectible. Et l’intrusion publique de la famille du fondateur du FFS dans ce dossier ne peut que compliquer la tâche de l’actuelle direction qui fait déjà face à une forte opposition interne menée en sous-main par les frères Balloul qui ont mal digéré leur éjection des instances dirigeantes du parti, eux qui, avant l’intronisation d’Ali Laskri à la tête de l’instance présidentielle, y faisaient, dit-on, la pluie et le beau temps.

Certes, la famille Ait Ahmed n’a aucun droit, statutairement du moins, de s’immiscer dans les affaires internes du parti et encore moins de remettre en cause une décision prise par l’Instance présidentielle ou la commission de discipline. 

Pour peu, bien sûr que les règles régissant ce genre de conflit soient respectées. Mais voilà, Hocine Ait Ahmed avait une telle emprise sur le parti, mais aussi une telle aura et un tel charisme auprès des militants de base comme des dirigeants que sa famille, dépositaire de la mémoire du combattant disparu, gardera toujours une certaine autorité morale et une influence sur le parti.

Aussi, les interventions de la famille d’Ait Ahmed dans la vie interne du parti ne peuvent laisser indifférent, en dehors comme à l’intérieur du FFS. Sauf que le conseil national qui s’est réuni vendredi 19 octobre n’a pas du tout fait allusion, dans le communiqué rendu public à cette lettre ou à l’affaire Salima Ghezali.

Un signe de gêne ? Probablement. Mais il n’est pas dit que l’instance présidentielle n’ira pas au bout de sa logique avec le risque d’accentuer un peu plus les clivages qu’a connu le parti ces dernières années.

Reste maintenant à percer le mystère de la décision de l’exclusion de la très médiatisée Salima Ghezali. Officiellement, on lui reprochait d’avoir signé une contribution sur TSA, en sa qualité de « députée du FFS » sans avoir avisé la direction du parti.

Même si on peut trouver le reproche, sur le plan formel du moins, discutable, mais la solution extrême retenue contre Salima Ghezali, c’est-à-dire l’exclusion pure et simple, peut paraître fort disproportionnée.

Mieux cela a indigné beaucoup de militants qui ne s’expliquent pas qu’un parti comme le FFS qui a milité depuis plus d’un demi-siècle pour la démocratie et la liberté puisse bannir un de ses cadres pour un article publié sans l’aval de la direction.

Mais l’on susurre çà et là que l’exclusion de la députée d’Alger a un lien avec le prochain congrès du parti, prévu pour le premier trimestre 2019 , duquel sortira une nouvelle direction.

Avec son aura et son influence au sein du parti, mais aussi son opposition assumée à la direction actuelle, elle risque, dit-on, de contrarier bien des ambitions si elle décidera de se porter candidate. Et tout porte à croire, qu’elle sera la candidate de l’opposition à l’équipe d’Ali Laskri. D’où, l’intérêt pour l’actuelle direction, qui aurait pris ombrage de la stature prise par l’ancienne directrice de La Nation, de se débarrasser d’elle avant le rendez-vous fatidique. 

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