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Nouvelles révélations sur les ventes d’armes par Israël au Maroc

Nouvelles révélations sur les ventes d’armes par Israël au Maroc

Le Maroc est en train de devenir un gros client des armes israéliennes. Pour ceux qui doutaient encore, un géant israélien de l’industrie de l’armement vient de dévoiler dans le détail, par inadvertance, ses transactions avec le royaume.

Les deux pays ont normalisé leurs relations en décembre 2020 dans le cadre des Accords d’Abraham qui ont été conclus sous l’égide de l’ancienne administration de Donald Trump. Ce dernier a reconnu ensuite la marocanité du Sahara occidental et Israël a fait de même en 2023.

Depuis, des annonces sont faites épisodiquement sur leur coopération militaire et sécuritaire. La dernière en date concerne la réalisation d’une usine de drones militaires au Maroc par la société israélienne BlueBird. À la mi-avril, le PDG de la société, Ronen Nadir, ancien commandant de l’armée de l’air israélienne, a indiqué au journal espagnol Zona Militar que l’usine a été mise en place et entrera en production « dans un proche avenir ».

Maroc – Israël : la coopération militaire prend de l’ampleur

En novembre 2021, Benny Gantz, alors ministre de la Défense d’Israël, s’est rendu à Rabat où il a signé avec son homologue marocain un protocole de coopération dans le domaine sécuritaire et militaire. Un protocole qualifié de « sans précédent » entre Israël et un pays arabe.

Depuis, la presse des deux pays et les médias étrangers ont multiplié les informations faisant état de commandes ou de livraisons d’armements israéliens au Maroc, de programmes de formation et de projets conjoints, des informations évidemment jamais confirmées officiellement de part et d’autre.

Le géant israélien, Israel Aerospace Industries (IAI), vient de dévoiler son rapport annuel dans lequel il a rendu compte de ses activités et de ses transactions pendant l’exercice écoulé. Les transactions d’armements étant frappées du sceau du secret, les rédacteurs du rapport ont pris le soin de taire les noms des clients, les désignant seulement par des lettres alphabétiques.

Mais les journalistes du journal israélien de gauche Haaretz ont pu déchiffrer le rapport avec une facilité déconcertante, parvenant à mettre un nom de pays sur chaque lettre alphabétique utilisée comme code.

Il leur a suffi de recouper les informations contenues dans le rapport (type d’armement, montant, date…) avec de précédentes informations de presse annonçant des transactions avec tel ou tel pays.

Sans le vouloir, un groupe israélien confirme ses livraisons d’armement au Maroc

Il en est ressorti que le plus gros client du géant israélien, c’est l’Inde qui lui a acheté en 2023 le quart de ses exportations. Deux autres gros clients des armes israéliennes ont été identifiés. Il s’agit de l’Azerbaïdjan et du Maroc, désignés dans le rapport comme les clients C et D respectivement.

IAI indique avoir réalisé, en novembre dernier, une transaction de 1,2 milliard de dollars pour « la fourniture de systèmes de défense aérienne au client C ».

Haaretz a recoupé cette information avec des déclarations du ministère azerbaïdjanais de la Défense faites deux mois avant la date de la transaction, en septembre, annonçant d’importants exercices de défense aérienne sur le système de défense aérienne Barak 8. Il s’agit du même système que IAI annonce avoir vendu à la même époque.

Le Maroc acquiert des systèmes de défense aérienne israéliens

D’autres transactions avec l’Azerbaïdjan ont pu ainsi être identifiées, comme celle de 2012 portant sur la fourniture de « divers systèmes défensifs et offensifs » pour 1,6 milliard de dollars. Pendant toutes ces années, IAI a fourni à l’Azerbaïdjan le système de missiles Barak et des drones, y compris des drones suicides, rappelle Haaretz.

Pour le Maroc, c’est un gros contrat de système de défense anti-aérienne qui est confirmé par IAI par inadvertance. Dans son rapport, elle est revenue sur un accord de février 2022 conclu « avec le client D pour la fourniture de systèmes de défense aérienne d’un montant total de 560 millions de dollars ».

Bien que la transaction n’ait jamais fait l’objet d’une communication officielle des deux pays, elle a été néanmoins rapportée par des médias israéliens précisément en février 2022.

Si le Maroc ne communique pas trop sur ses affaires avec Israël dans le domaine militaire, très mauvaises pour son image en pleine guerre à Gaza, il semble que les Israéliens n’ont pas le même souci. Du moins, ils ne prennent pas suffisamment de précautions.

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