L’Algérie alerte une nouvelle fois sur la présence d’« armées terroristes » au Sahel, une région où se sont multipliés les coups d’États militaires ces dernières années.
Cette mise en garde a été lancée par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, lors d’une réunion ministérielle de l’Union africaine jeudi à New York, a indiqué son département dans un communiqué.
Cette réunion ministérielle a été consacrée à l’examen des menaces terroristes croissantes auxquelles sont confrontés les pays et les peuples d’Afrique.
Elle entre dans le cadre de la préparation d’un sommet africain extraordinaire sur le terrorisme qui devrait se tenir début 2024 au Nigeria. La date exacte de ce sommet n’est pas encore fixée.
Lutte antiterroriste en Afrique : l’Algérie plaide pour une approche
Dans son discours, Ahmed Attaf a souligné que le terrorisme est devenu la « première » et la « principale menace » à la paix et à la sécurité sur le continent africain, en particulier dans la région du Sahel, qui a enregistré selon lui le « plus grand nombre de victimes au cours de l’année écoulée ». Le Sahel est devenu un « centre mondial du terrorisme », a déclaré Ahmed Attaf.
Le chef de la diplomatie algérienne a informé ses homologues des pays africains participants de l’expansion du terrorisme au Sahel et a alerté sur la présence dans cette région d’« armées terroristes » dotées d’armes modernes et contrôlant de vastes zones géographiques.
Face à cette « situation exceptionnelle », le chef de la diplomatie algérienne a souligné la nécessité de donner la priorité à la situation fragile de la région, qui compte les pays les plus pauvres du monde. Le Sahel, a ajouté Ahmed Attaf, abrite le « plus grand nombre de foyers de crises, de tensions et de conflits ».
À cela s’ajoute le « retour au premier plan du phénomène des changements anticonstitutionnels de gouvernements, ce qui, à son tour, a exacerbé les défis auxquels sont confrontés les pays et les peuples de la région », a-t-il dit.
Le dernier coup d’État en date a eu lieu au Niger le 26 juillet dernier. Le président élu, Mohamed Bazoum, a été écarté du pouvoir par l’armée et la Cédéao menace d’intervenir militairement pour rétablir l’ordre constitutionnel dans ce pays.
Ahmed Attaf a souligné l’importance d’adopter une nouvelle approche dans la lutte contre le terrorisme basée sur deux piliers fondamentaux : le développement et la sécurité.
Dans ce contexte, le chef de la diplomatie algérienne a réitéré l’appel de l’Algérie à la tenue d’une conférence internationale sur le développement du Sahel, et l’adoption d’un nouveau modèle d’opérations de maintien de la paix pour faire face aux défis posés par le fléau du terrorisme.