Économie

Air Algérie durement impactée par la crise du Covid-19

La crise sanitaire liée au Covid-19 impacte durement Air Algérie. En plus de la suspension des vols commerciaux internationaux, sa principale source de revenus, la compagnie aérienne nationale doit attendre encore pour entamer le programme de renouvellement de sa flotte, indispensable pour son développement.

Lundi devant la Commission des transports et des télécommunications de l’Assemblée populaire nationale (APN), le PDG d’Air Algérie Bekhouche Allache a en effet annoncé la suspension du programme de renouvellement de la flotte du pavillon national, selon un communiqué de l’APN.

| Lire aussi : Vols de rapatriement : Air Algérie dévoile le programme

Ce que prévoyait le plan de renouvellement de la flotte

La raison est la crise économique qui touche de plein fouet l’Algérie depuis 2014 en raison de la baisse des prix du pétrole. Cette crise s’est aggravée en 2020 avec la pandémie de Covid-19 qui a impacté durement les prix du pétrole, alors que les hydrocarbures constituent la principale source de devises pour l’Algérie.

Adopté par le gouvernement en 2018, le plan de renouvellement de la flotte d’Air Algérie prévoit l’acquisition de 29 avions entre 2019 et 2024 pour deux milliards de dollars, selon les informations fournies par le patron de la compagnie aérienne en mars dernier. Mais les financements n’ont pas été débloqués à cause de la crise économique, sachant que la moyenne d’âge des 56 avions d’Air Algérie est de 11 ans.

Un manque à gagner colossal

Outre la suspension du programme de renouvellement de la flotte, Air Algérie fait état d’un manque à gagner colossal de 40 milliards de dinars en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19 qui a cloué au sol ses avions pendant plus de 8 mois. Air Algérie a été autorisée à reprendre uniquement les vols domestiques dimanche 6 décembre.

Pour les vols commerciaux internationaux, le gouvernement a rappelé qu’ils étaient suspendus jusqu’à nouvel ordre. M. Allache a indiqué qu’Air Algérie pourrait enregistrer d’autres pertes en cas de persistance de la crise sanitaire, ce qui va se répercuter négativement sur son développement.

Début juin, Amine Andaloussi, porte-parole de la compagnie aérienne nationale avait estimé à 38 milliards de dinars le manque à gagner d’Air Algérie. Ces pertes risquent de se creuser et d’atteindre à 89 milliards de dinars à fin 2020, si les avions de la compagnie demeurent cloués au sol, avait-il dit.

| Lire aussi : Air Algérie et Tunisair pressées de rembourser leurs clients en France

Allache contredit Tebboune sur l’ouverture de nouvelles lignes

Il y a quelques jours, la direction d’Air Algérie avait indiqué qu’elle risquait de se retrouver dans l’incapacité de payer les salaires, à cause de la suspension des vols. La compagnie a entamé des discussions avec les syndicats pour réduire les salaires des employés afin de faire face à la crise, ce que les représentants des travailleurs ont rejeté. Aucune décision de réduction des salaires n’a été prise, le gouvernement a gardé le silence sur cette question.

Enfin, le PDG d’Air Algérie a souligné que l’ouverture d’une nouvelle ligne internationale exigeait des études économiques « profondes », et par conséquent, « les lignes ouvertes resteront celles enregistrant une forte concurrence, à l’instar de la France et la Turquie ». 

Le 4 octobre, le président Abdelmadjid Tebboune avait demandé à Air Algérie de réduire le nombre d’agences à l’étranger, de revoir sa gestion de façon à lui permettre de revenir à la compétition internationale. Le président Tebboune avait demandé aussi à Air Algérie de profiter de la situation économique mondiale actuelle, pour ouvrir de nouvelles lignes aériennes vers les deux continents américains et l’Afrique.

Les plus lus