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Al-Jazeera dénonce le retrait par Khartoum de l’accréditation de ses journalistes

Al-Jazeera dénonce le retrait par Khartoum de l’accréditation de ses journalistes

La chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera a critiqué mardi la décision « arbitraire » des autorités soudanaises de retirer l’accréditation de trois de ses journalistes couvrant les manifestations antigouvernementales dans ce pays africain.

« Le groupe Al-Jazeera Media Network dénonce cette décision arbitraire qui n’est fondée sur aucune justification crédible et qui est en contradiction avec les principes fondamentaux de la liberté d’expression », indique un communiqué de cette chaîne.

« Le réseau réaffirme l’engagement de ses journalistes à la ligne éditoriale d’Al-Jazeera lors de la couverture des derniers événements au Soudan », ajoute le communiqué.

Selon la chaîne détenue par l’Etat du Qatar, les accréditations de ses correspondants Ossama Ahmed et Ahmed Alrehaid ainsi que celle de son cameraman Badawi Bachir ont été retirées au début de cette semaine.

Selon des informations de presse, les accréditations de journalistes couvrant les manifestations antigouvernementales pour le compte de la chaîne Al-Arabiya, à capitaux saoudiens et de l’agence étatique de presse turque Anadolu ont également été retirées par les autorités soudanaises.

Les critiques d’Al-Jazeera interviennent alors que le président soudanais Omar el-Béchir s’est rendu mardi au Qatar, son premier déplacement à l’étranger depuis le début du mouvement de contestation au Soudan.

En plein marasme économique, le Soudan est secoué depuis le 19 décembre par un mouvement de contestation déclenché par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain.

Quasi quotidiennes, les manifestations se sont vite transformées en contestation du pouvoir de M. Béchir, qui tient le pays d’une main de fer depuis un coup d’Etat en 1989.

La vague de protestation a fait 26 morts, selon un bilan officiel. Des ONG internationales comme Human Rights Watch et Amnesty International ont elles évoqué 40 morts, accusant les forces de l’ordre d’en être responsables.

La répression gouvernementale a suscité des critiques à l’étranger. Le chef de l’Etat a imputé les violences à des « conspirateurs », sans toutefois les nommer.

Le Qatar et le Soudan sont des pays alliés de longue date. Quelque 60.000 Soudanais vivent au Qatar.

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