Abdelkader Bengrina s’est adressé au président de la République après l’incarcération de Mohamed Amine Belghit, auteur de propos jugés attentatoires à l’unité nationale.
Le président du parti El Bina ne condamne pas les déclarations qui ont valu à Belghit son placement sous mandat de dépôt samedi 3 mai par le tribunal de Dar El Beida (Alger). Il demande en revanche au chef de l’Etat, implicitement, d’intervenir pour le remettre en liberté.
Mohamed Amine Belghit a fait des déclarations controversées sur la chaîne émiratie Sky News Arabia à propos de l’identité nationale et la diaspora algérienne.
Il a soutenu que l’amazighité est une création franco-sioniste et a considéré que les millions d’Algériens vivant en France sont « des Français, tout comme les harkis ».
L’Algérie a vivement réagi via un commentaire de la télévision publique, accusant le « mini-Etat artificiel » des Emirats arabes unis de fomenter un complot contre l’unité nationale en nourrissant les divisions entre Algériens.
Samedi, le ministère public s’est autosaisi et Belghit est placé en détention provisoire par le juge d’instruction du tribunal de Dar el Beida.
Abdelkader Bengrina, proche du courant qui se réclame de la « badissia-novembaria », s’est adressé ce dimanche au président de la République via une lettre ouverte mise en ligne sur les réseaux sociaux.
Bengrina a reconnu d’emblée qu’il n’est pas « habilité » à donner au président de la République des « leçons de patriotisme » ou sur la manière de préserver l’unité et la cohésion nationales, et qu’il ne prétend pas être plus conscient que le chef de l’Etat des dangers auxquels le pays est confronté.
Tamazight et diaspora : Bengrina ne condamne pas les propos de Belghit, demande sa libération
« Si l’un d’entre nous ose vous donner des leçons sur de telles questions, ce serait par ignorance, témérité ou exagération », a-t-il écrit.
Néanmoins, le président d’El Bina ne s’empêche pas de solliciter l’intervention du président de la République afin qu’il intercède en faveur de Mohamed Lamine Belghit, tout en prenant la précaution de préciser qu’il ne conteste pas « les décisions de la justice algérienne une fois rendues »,
« Nous avons confiance en le premier magistrat du pays et notre espoir repose sur la sagesse et la clairvoyance de notre frère, le président de la République, pour barrer la route à ceux qui tirent profit de l’aggravation de la crise », écrit-il. « Nous savons que son patriotisme intercèdera auprès de vous en faveur d’un fils patriote, un descendant de chouhada comme le Dr Lamine Belghit », a conclu Abdelkader Bengrina.
Celui-ci s’est contenté de réclamer indirectement la remise en liberté du mis en cause, sans prononcer sur les propos qu’il a tenus ou encore les accusations qui accablent les Emirats.
