Économie

Algérie – Espagne : ce que réclament les entreprises espagnoles

Les entrepreneurs espagnols, qui ont perdu gros suite à la crise provoquée par le chef du gouvernement Pedro Sánchez avec l’Algérie, veulent porter l’affaire devant la justice.

Depuis le début de la crise, les entreprises espagnoles ont enregistré des pertes d’environ 600 millions d’euros suite à la suspension des relations commerciales décidée par l’Algérie en juin 2022 en réponse à la décision de Madrid de soutenir le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental.

Une vingtaine d’opérateurs économiques espagnols envisagent d’entamer une procédure pour réclamer des indemnisations à l’état espagnol, révèle El Independiente ce mercredi 15 février.

Les entreprises espagnoles affectées entendent faire une estimation de leurs pertes effectives afin de demander des compensations au gouvernement espagnol en le considérant comme responsable de leur situation difficile engendrée par la crise avec l’Algérie, indique la même source.

Un choix difficile à assumer

Du côté du ministère espagnol du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme, l’interlocuteur officiel de l’État avec les opérateurs en question, ont maintenu une position d’un choix stratégique qui a été fait entre l’Algérie et le Maroc. L’Espagne a choisi le Maroc comme partenaire stratégique au détriment de l’Algérie.

Le même ministère, dirigé par Reyes Maroto, a reconnu ne pas avoir pris la mesure de l’impact du revirement sur le Sahara occidental sur les relations politiques et économiques avec l’Algérie. Le gouvernement espagnol ne s’attendait donc pas à des représailles d’une telle intensité de la part des autorités algériennes.

Concrètement, les entreprises espagnoles impactées par la crise avec l’Algérie réclament « des compensations financières pour les dommages subis et d’assurer ainsi la continuité » de leurs activités « pendant la durée du blocus » algérien. Une proposition rejetée par le gouvernement espagnol, rapporte El Independiente.

Le ministère propose de son côté des compensations pour les cargaisons qui ont été impactées par la suspension des relations commerciales avec l’Algérie, à savoir celles perdues ou qui n’ont pas encore été payées par les clients.

L’offre du département de Maroto ne convainc pas les entreprises affectées qui la considèrent comme de l’aumône « qui ne correspond pas à la justice ni au montant des préjudices », poursuit la même source.

Algérie – Espagne : ce que veulent les entreprises impactées par la crise

La réclamation d’indemnisation devrait se faire d’ici le mois de juin. Constitués en association, les opérateurs estiment que le gouvernement espagnol ne leur laisse pas le choix.

Dans le détail, les entreprises espagnoles qui ont des liens économiques avec l’Algérie ont établi une liste de cinq revendications que le gouvernement doit satisfaire.

La liste comprend, selon El Independiente, entre autres des « indemnisations, conformément aux contrats signés et supportés par les entreprises et en vigueur à la date de l’événement pour l’exercice 2022 » ainsi que des « aides directes et continues dans le temps pour faire face aux coûts fixes et de structure de chaque entreprise en fonction de son affectation et de l’incidence de la perte de marché ».

Le gouvernement espagnol est également appelé à verser des « compensations » et à mettre en place les « moyens de financement pour soutenir les approvisionnements et le stockage des composants ou produits réalisés et spécifiques pour l’exécution des contrats signés en 2022 », ajoute la même source.

Les opérateurs veulent aussi un « support juridique et institutionnel pour les dommages causés à l’image et la confiance des clients sur le marché algérien, ainsi que la baisse des classifications de risque avec les assureurs et les banques », d’après El Independiente.

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