Algérie – France : ce que propose le recteur de la Grande mosquée de Paris et le Cardinal d’Alger
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Algérie-France : l’appel fort de Chems-Eddine Hafiz et Jean-Paul Vesco

Le recteur de la Grande mosquée de Paris et le Cardinal d’Alger lancent un appel à la fraternité entre les peuples algérien et français.

Algérie-France : l’appel fort de Chems-Eddine Hafiz et Jean-Paul Vesco
Chems-Eddine Hafiz et Jean-Paul Vesco prennent la parole et lancent un appel à la « fraternité » / Par luzitanija / Adobe Stock pour TSA
Riyad Hamadi
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Nouvelle initiative en faveur de la réconciliation entre l’Algérie et la France, dont les relations sont plongées, depuis plus d’une année, dans une crise inédite.

Quelques jours après l’appel de personnalités des deux rives aux présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron pour mettre fin à cette brouille, le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-Eddine Hafiz et le Cardinal d’Alger Jean-Paul Vesco prennent la parole et lancent un appel à la « fraternité » entre les peuples algérien et français, et esquissent un schéma de sortie de crise.

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« Nos peuples ne doivent pas être les victimes collatérales des crispations diplomatiques », écrivent-ils dans une tribune publiée ce dimanche 24 août dans le quotidien Le Monde, dont des extraits ont été repris par le site algérien Casbah Tribune de Khaled Drareni.

Alors que la crise entre les deux pays a atteint un seuil critique avec des relations diplomatiques quasiment à l’arrêt, les deux religieux mettent en avant la « fraternité » qui unit les Algériens et les Français.

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« Nous sommes des frères »

Franco-Algériens, Chems-Eddine Hafiz et Jean-Paul Vesco, dirigent les deux importantes institutions religieuses musulmane en France, et chrétienne en Algérie. Aujourd’hui, au moment où une « grave crise obscurcit » les relations entre l’Algérie et la France, ils disent ressentir le besoin de dire « haut et fort, en notre nom propre et dans l’humilité de nos responsabilités, ce qui nous unit : nous sommes des frères. »

Le recteur de la Grande mosquée de Paris et le Cardinal d’Alger, qui ont exprimé, à maintes reprises, leur rejet des extrémistes, affirment que « seule la fraternité pourra dessiner un avenir solide ».

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Pour Chems-Eddine Hafiz et Jean-Paul Vesco, la « différence n’est pas un problème, mais une chance ». « Être citoyen à part entière n’implique pas de se dépouiller de sa foi, mais de la vivre dans un esprit de responsabilité et de respect », appuient-ils.

Les Français et les Algériens « ne doivent pas être des victimes collatérales » de la crise

Alors que la stigmatisation des Franco-Algériens en France a atteint un seuil alarmant, selon le témoignage de la députée écologiste Sabrina Sebaihi, les deux responsables religieux mettent en garde contre les répercussions de cette crise sur les Algériens et les Français : « Nos peuples ne doivent pas être les victimes collatérales des rivalités d’État à État ».

« Nous sommes aussi frères parce que nous nous reconnaissons dans cette condition particulière : être Franco-Algériens », affirment les deux religieux qui refusent « d’être considérés comme des étrangers dans l’un ou l’autre pays ».

Dans leur appel, Jean-Paul Vesco et Chems-Eddine Hafiz, proposent un règlement de la question mémorielle qui nourrit les crises franco-algériennes.

Règlement de la question mémorielle

« Nous ne pouvons que constater que la dégradation actuelle des relations entre la France et l’Algérie plonge ses racines dans un passé douloureux, lesté de blessures qui n’ont pas été dites avec la vérité nécessaire », analysent-ils. Mais, il n’est pas trop tard pour faire un geste.

« Des paroles de réconciliation ont manqué. Elles auraient permis d’ouvrir un avenir apaisé. Mais elles sont encore possibles », estiment-ils, tout en mettant en garde contre la « tentation » qui est « grande d’instrumentaliser la mémoire pour en faire un champ de bataille ». « Nous croyons que la vérité historique, lorsqu’elle est assumée sans humiliation, est un chemin vers l’avenir et non un retour en arrière ».

TSA +