Politique

Algérie – France : Paris réagit à nouveau aux propos de Djaâboub

Les propos tenus par le ministre du Travail Hachemi Djaâboub, qui a qualifié jeudi 8 avril la France d’« ennemi traditionnel et éternel » de l’Algérie continuent de susciter les réactions du gouvernement français.

La première réaction est venue dimanche de la part du secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, qui a plaidé « l’apaisement », en estimant qu’« il y a parfois des paroles excessives dans les relations franco-algériennes ».

Ce mardi, le même responsable est revenu à la charge, lors d’un débat à l’Assemblée nationale française. Interrogée par la députée Nathalie Serre du parti La République en marche (LREM) sur l’avenir de la relation diplomatique franco-algérienne après les propos de Djaâboub, Clément Beaune a de nouveau calmé le jeu, mettant en avant la qualité et l’importance de la relation avec l’Algérie.

« Les propos que vous avez rapportés, que j’ai condamnés dès dimanche, sont des propos que nous déplorons et qui ne reflètent absolument pas la qualité de nos relations bilatérales », a-t-il dit.

M. Beaune a ensuite égrené les points forts des liens entre l’Algérie et la France. « La France est attachée à sa relation ancienne avec l’Algérie, avec toutes les difficultés que vous avez rappelées, cette relation est enracinée dans notre histoire partagée, dans nos échanges humains, dans nos relations économiques, et dans un commun à la stabilité et la paix qui dépassent d’ailleurs le cadre bilatéral et qui concerne toute la région, nous en avons besoin au Sahel et en Libye », a développé M. Beaune.

Sur la mémoire, il a expliqué que le gouvernement français mène un travail qui « n’avait pas été fait » , de « manière assumée ». Ce travail, a-t-il ajouté, n’est « ni de la repentance, ni du déni ». Il est « essentiel pour la jeunesse de nos deux pays », a-t-il soutenu, en affirmant que le président français Emmanuel Macron et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune « échangent régulièrement », et sont « bien déterminés à faire évoluer ensemble cette relation franco-algérienne si essentielle ».

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Tebboune et Macron « échangent régulièrement »

Mme Serre a jugé « inacceptables » les propos de Djaâboub qui ont « violement mis en cause » la France. « La France ne peut pas rester sans réponse quand elle subit un tel affront diplomatique », a-t-elle estimé, en soulignant que les propos de Djaâboub « interviennent en effet alors qu’au même moment, le chef d’état-major des armées françaises le général Lecointre était reçu à Alger par le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire. »

« Cette visite était un préambule à celle prévue par le Premier ministre qui aurait été reportée pour cause sanitaire, motif qui semblait en réalité diplomatique », a encore expliqué la députée du parti présidentiel.

Sur le report de la visite en Algérie du premier ministre français Jean Castex qui devait coprésider avec son homologue algérien Abdelaziz Djerad la réunion du Comité intergouvernemental de haut niveau (CHIN), M. Beaune a expliqué que « c’est pour des raisons sanitaires que ce rendez-vous a été décalé, car le format de la délégation discuté et souhaité ne permettait pas de tenir cette rencontre dans les conditions actuelles. »

M. Beaune a assuré que cette réunion se tiendra « prochainement dans des conditions sanitaires et politiques satisfaites, ce qui permettront d’avoir le format souhaité ». « Sur le fond, notre volonté de renforcer la relation bilatérale avec l’Algérie demeure intacte », a-t-il assuré.

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