Économie

Algérie : le blé français menacé de nouveau par le blé russe

L’Algérie, l’un des principaux débouchés pour le blé français, pourrait élargir la liste de ses fournisseurs potentiels en céréales. L’Office international professionnel des céréales (OAIC), monopole public de l’importation des céréales, pourrait modifier les conditions de son appel d’offres international pour l’importation de blé.

Objectif : permettre au blé originaire de la mer Noire comme le blé russe d’être soumissionné, rapporte ce mercredi le site Réussir, citant un groupe d’exportateurs français.

C’est Thierry de Boussac, représentant du groupe français d’exportateurs de céréales Synacomex, qui a donné l’information au cours d’une conférence de presse, selon le site Réussir, en précisant qu’il l’a tient de France export céréales. Il a précisé que le prochain appel d’offres algérien pour l’importation de blé est prévu pour fin septembre.

Pour cette saison, les exportations françaises de blé tendre vers l’Algérie devraient chuter lourdement, en passant d’une moyenne de 4 à 5 millions de tonnes à seulement 1,5 à 2 millions de tonnes, selon les prévisions de Thierry de Boussac.

Outre la baisse de la récolte française, ce recul s’explique aussi par la concurrence internationale sur le marché algérien, selon la même source.

Toutefois, la concurrence du blé russe ne semble effrayer le représentant du groupe Synacomex, qui ne prévoit pas d’ « importantes pertes de parts de marché » du blé français en Algérie. Il reste confiant dans la réputation du blé français auprès des meuniers algériens, et la proximité géographique avec l’Algérie.

En août 2019, les céréaliers français avaient déjà exprimé leur inquiétude quant à l’avenir du blé français sur le marché algérien, et la concurrence potentielle du blé russe.

« La France a longtemps eu des marchés captifs, comme l’Algérie et le Maroc. Aujourd’hui, ces grands pays testent d’autres origines, comme la Russie, qui a fait de très gros progrès en quantité et en qualité », avait déclaré Michel Portier, directeur général d’Agritel, la société de conseil en gestion sur les marchés agricoles, dans un entretien accordé aux Echos.

En novembre 2019, l’Algérie avait décidé de plafonner ses importations de blé tendre à hauteur de 4 millions de tonnes par an au lieu de 6,2 millions de tonnes, soit une réduction de 2,2 millions de tonnes.

Et récemment, le 7 septembre, le gouvernement a décidé de ne plus subventionner le blé dur destiné à la fabrication des pâtes alimentaires et le couscous et autres dérivés de la semoule, et du blé tendre non destiné à la fabrication de la farine courante.

Des mesures destinées à lutter contre le gaspillage du blé tendre dont une partie est revenue en aliment de bétail, et à réduire les importations de céréales, qui représentent chaque année, une lourde facture en devises.

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