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Algérie – Maroc : Tebboune répond à Mohamed VI

Algérie – Maroc : Tebboune répond à Mohamed VI

L’heure de la réconciliation algéro-marocaine n’a pas encore sonné. La réponse algérienne aux propositions formulées samedi 31 juillet par le roi Mohamed VI pour la réouverture des frontières entre les deux pays était attendue.

L’Armée nationale populaire (ANP) a déjà annoncé la couleur dans le dernier numéro d’El Djeich jeudi 5 août, déblayant le terrain à la réponse du président Abdelmadjid Tebboune.

Sans surprise, le chef de l’Etat s’est contenté de quelques mots pour exprimer le rejet de l’Algérie de la « main tendue » de Mohamed VI qui a proposé d’« œuvrer de concert » avec l’Algérie et « sans conditions » à l’établissement de relations bilatérales fondées sur la confiance, le dialogue et le bon voisinage.

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Interrogé par un journaliste lors de son interview à deux médias algériens qui a été diffusée dimanche soir sur l’ENTV, le président Tebboune a été expéditif.

« Un diplomate marocain a fait des déclarations graves, suite à quoi nous avons convoqué notre ambassadeur à Rabat pour consultation, et avons avisé d’aller plus loin, mais aucune réaction n’a émané du Maroc », a rappelé M. Tebboune, dont la réponse a été précédée par celle de l’Armée nationale populaire dans le dernier numéro de sa revue El Djeich (armée).

Le président de la République a refusé d’en dire davantage. Il n’a même pas abordé le discours prononcé par Mohamed VI le 31 juillet lors de la fête du Trône où il a longuement évoqué l’Algérie. Il est resté « bloqué » au grave incident diplomatique provoqué par l’ambassadeur du Maroc à l’ONU Omar Hilale.

Tebboune propose une rencontre à Alger entre le Maroc et le Front Polisario

Le 14 juillet, ce dernier a distribué aux représentants des Etats membres du mouvement des alignés une note dans laquelle il est fait état du soutien marocain à un prétendu droit du peuple kabyle à l’autodétermination.

Deux jours après, vendredi 16 juillet, l’Algérie a dénoncé une « dérive particulièrement dangereuse » du royaume, et exigé une « clarification de la position définitive » du Maroc sur cet « incident d’une gravité extrême ». Deux jours après, dimanche 18 juillet, en l’absence d’une réponse marocaine, l’Algérie a décidé de rappeler son ambassadeur à Rabat pour « consultation ».

Depuis, le diplomate algérien est à Alger. La relation entre les deux pays s’est ensuite aggravée davantage après les révélations de 17 grands journaux étrangers du scandale Pegasus du nom du logiciel développé par la société israélienne NSO et dans lequel le Maroc est impliqué. Ce scandale a révélé que le Maroc a espionné de hauts responsables civils et militaires algériens entre 2017 et 2019.

Sans surprise, l’Algérie campe sur ses positions, et exige toujours du Maroc des explications sur son soutien au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), un mouvement considéré comme terroriste par Alger.

Sur la cause sahraouie, le président a rappelé lors de sa rencontre hier avec les médias nationaux qu’elle était entre les mains de l’ONU.

Aller plus loin, il a même proposé à ce que l’Algérie abrite toute « éventuelle rencontre » entre le Front Polisario et le Maroc et à « mettre à leur disposition tous les moyens nécessaires » pour la réussite des négociations afin de trouver une solution acceptable par les deux parties à ce conflit. « En sa qualité de membre observateur, l’Algérie n’aura à dicter aux Sahraouis aucune décision », a assuré M. Tebboune.

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