Aicha Merabet
2 minutes de lecture
2 minutes de lecture
Alors que les relations entre l’Algérie et la France sont à l’arrêt, des personnalités algériennes, françaises et franco-algériennes interpellent les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron.
Dans une lettre ouverte publiée sur le site Mediapart, les auteurs de cette initiative expriment leur inquiétude et appellent à la réconciliation entre les deux pays. « Nous vous écrivons aujourd’hui, en tant qu’Algériens, Français, Franco-Algériens et amis des deux rives, avec inquiétude et gravité, mais aussi portés par un espoir sincère », écrivent-ils.
A lire aussi : ALERTE. Passeports diplomatiques : l’Algérie répond à la France
Même si les relations franco-algériennes traversent une crise inédite, les signataires de cette lettre ouverte se disent convaincus qu’une « approche politique courageuse et une volonté partagée peuvent ouvrir la voie à une réconciliation durable ».
La crise entre l’Algérie et la France, qui a éclaté fin juillet 2024 après la décision du président Macron de reconnaître la marocanité du Sahara occidental, s’est aggravée avec l’incarcération de l’écrivain Boualem Sansal et le contentieux autour de l’expulsion des Algériens frappés d’une OQTF. Les deux pays ne se parlent plus depuis quelques mois. Les relations diplomatiques sont quasiment à l’arrêt.
A lire aussi : Maroc – Algérie : Rima Hassan accuse Israël de souffler sur les braises
Des personnalités appellent Macron et Tebboune à « rétablir un dialogue franc »
Les auteurs de la lettre estiment que les Algériens et les Français concernés par cette relation et les liens qui unissent les deux pays « aspirent à vivre en paix sans être stigmatisés, caricaturés ou transformés en boucs émissaires ; être reconnus dans leur dignité ; ne plus être pris en otage dans des tensions politiques dont ils ne sont ni les auteurs ni les responsables ».
Aux présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron, ils lancent : « Vous avez le pouvoir et le devoir d’ouvrir une voie de sortie de crise : rétablir un dialogue franc, traiter avec courage et honnêteté les questions mémorielles, renforcer les échanges humains, culturels et économiques entre nos deux pays ».
A lire aussi : Défense, pétrole, commerce : les États-Unis misent sur l’Algérie
Pour eux, l’avenir des relations franco-algériennes « ne peut se réduire à des calculs électoraux ou à des postures diplomatiques éphémères ». Cet avenir, écrivent-ils, « concerne des millions de vies, engage les générations à venir et façonne l’image de nos nations à l’échelle mondiale ».
Enfin, ils expriment l’espoir que soit « retrouvé l’esprit qui a animé les hommes d’État qui ont su trouver les solutions idoines au sortir d’une guerre atroce ».
Parmi les signataires de cette lettre figurent : Lyazid Benhami, président du Groupe de Réflexion sur l’Algérie (GRAL), Aïssa Kadri, professeur des universités, ancien directeur de l’Institut Maghreb Europe Paris VIII, Alain Ruscio, historien, Gilles Manceron, historien, Catherine Brun, professeure Université Sorbonne Nouvelle – Paris, Viviane Candas, cinéaste, Hocine Zeghbib, juriste, maître de conférences honoraire, Université de Montpellier, ancien directeur du Master européen « Migrations Inter Méditerranéennes »…
