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Ali Benflis : « La présidence actuelle est devenue un facteur d’instabilité »

Ali Benflis : « La présidence actuelle est devenue un facteur d’instabilité »

Ali Benflis réitère son rejet de l’initiative de certains partis proches du pouvoir d’organiser une conférence nationale avant l’élection présidentielle d’avril prochain, estimant que « l’offre » vise en fait le « statu-quo ».

« Lue au premier degré, elle s’adresse à la mouvance présidentielle soucieuse d’assurer la continuité. « L’offre » vise le statu-quo. Nous sommes pour le changement. Talaie El-Houriat ne se sent donc nullement concerné », tranche le président de cette formation politique, dans un entretien paru dans l’édition de ce dimanche 30 décembre du quotidien Liberté.

Benflis ne voit pas non plus d’un bon œil l’intention de procéder à une révision de la Constitution qu’on prête au pouvoir. « La question de la révision de la Constitution dans le contexte politique actuel n’est pas seulement une question juridique. C’est avant tout une question politique. Ceci dit, dans l’absolu, la révision de la Constitution est tout à fait possible sauf pour les matières qui ne peuvent faire l’objet d’une révision et qui sont listées à l’article 212 de la Constitution. Ce qui fait problème, c’est la légèreté et la fréquence des révisions constitutionnelles qui introduisent un facteur d’instabilité constitutionnelle. Ce qui fait problème, c’est la méthode du coup de force utilisée faute d’un consensus politique minimum et la marginalisation du peuple souverain. De ce fait, une révision constitutionnelle dans le contexte politique actuel est politiquement, pour ne pas dire moralement, tout à fait injustifiée et constitue un abus de pouvoir caractérisé », explique-t-il.

La probable révision de la Constitution dont on parle ayant pour objectif de permettre la prolongation du mandat actuel du président de la République, Ali Benflis livre le fond de sa pensée à ce sujet : « L’avenir du pays n’est pas un problème d’homme. Nous ne croyons pas à l’homme providentiel. La présidence actuelle est devenue un facteur d’instabilité et un frein au développement. Le pays, en panne, a besoin de passer à autre chose. A rattraper le retard en termes de processus de démocratisation, d’instauration de l’État de droit, de relance de l’entreprise de développement économique et social ».

Pour la présidentielle d’avril prochain, le président de Talaie El-Houriate ne voit que deux scénarios : « L’organisation d’un scrutin honnête, à son échéance constitutionnelle, donnant la parole au peuple souverain (…) » ou « une reconduction irresponsable du système politique en place par la fraude et la confiscation de la volonté populaire qui plongera notre pays dans l’inconnu ».

Compte-t-il se présenter ? Benflis préfère temporiser. « Je prendrai mes responsabilités le moment venu, après avoir consulté les structures du parti », se contente-t-il de répondre. Et, à entendre son explication, il ne sera pas facile de voir l’opposition présenter un candidat commun à cause, entre autres, des divergences idéologiques entre les partis : « Si les partis politiques de l’opposition se rejoignent sur le diagnostic de la situation de crise (…), ils n’adhèrent pas forcément tous à un même projet de société. Or, un candidat à l’élection présidentielle est porteur d’un projet de société (…). Il y a également le fait que du côté de l’opposition, nous sommes plus préoccupés par la situation de crise que par une course au leadership. De plus, les autorités politico-administratives font tout pour empêcher le rapprochement entre les partis politiques de l’opposition. »

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