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Ali Ghediri : « Nous n’avons plus le droit de nous taire »

Ali Ghediri : « Nous n’avons plus le droit de nous taire »

Le général à la retraite Ali Ghediri, candidat à la candidature à la présidentielle de 2019, part en conquérant au scrutin du 18 avril 2019.

« Je pars pour gagner. On ne m’a pas appris dans les écoles d’échafauder ma stratégie en prenant comme appui la stratégie de l’adversaire mais j’y tient compte », a-t-il déclaré ce dimanche 27 janvier au Forum de Liberté, à Alger.

« Jusqu’à ce jour, Bouteflika est le président. Demain, s’il décide de se présenter, qu’Allah lui facilite les choses en tant que citoyen. Je l’affronterai en tant que citoyen, fermement ! », a-t-il répondu à une question sur l’éventualité d’une candidature de l’actuel chef de l’Etat pour un 5è mandat.

Pour Ali Ghediri, la fraude électorale n’est pas une fatalité. « Si la fraude existe, c’est parce que nous sommes passifs. Nous avons été absents. Et quand je dis nous, je parle de l’élite. L’élite était absente. Cela a ouvert la voie à des opportunistes de se mettre en avant. Ils sont arrivés même à nous humilier comme citoyens. Ils utilisent nos voix et nous, nous applaudissons. J’appelle le peuple, et notamment son élite, à prendre conscience. Nous n’avons plus le droit de nous taire sur ce phénomène qui a ravagé le pays. Si vous attendez du  pouvoir à ce qu’il ne fasse pas dans la fraude, vous allez le mettre au chômage. C’est tout ce qu’il sait faire », a-t-il accusé.

« Nous savons parler, nous autres militaires »

« Au sein de l’armée, il y a des gens qui savent manier les armes. C’est leur métier. Mais, il y a énormément de gens qui savent aussi faire bon usage de la plume. Maintenant, je le fais parce que je suis dehors. J’aurai été à l’intérieur, vous ne m’auriez jamais vu. Nous savons parler nous autres militaires aussi (…) l’ANP n’a jamais été le refuge d’une classe quelle qu’elle soit », a-t-il déclaré.

A-t-il l’appui de l’armée pour sa candidature à la présidentielle ? « Vous parlez de l’armée ou des personnes ? J’ai un appui plus grand et plus puissant, c’est le peuple (…) Je revendique la rupture sans reniement. Et quand je dis rupture, c’est la mise à plat, la mise sur la table de tout sauf les valeurs qui ont fait de nous une Nation. Je suis venu rassembler ceux qui partagent ma vision sur la nécessité de sauver le pays du pourrissement actuel », a-t-il précisé.

Ali Ghediri n’a pas écarté la possibilité d’alliances politique dans le futur. « On vous dira tout, rien ne se fera dans l’opacité », a-t-il promis. Il a fait la même promesse à propos du financement de sa campagne.

Le problème de l’Algérie est politique, pas économique

Le problème de l’Algérie est, selon le général à la retraite, politique, pas économique. « L’origine de tous les problèmes est la corruption politique. Je ne pouvais pas en parler quand j’étais sous les drapeaux parce qu’il y avait l’obligation de réserve. Si j’en parle aujourd’hui, c’est parce que je suis à la retraite et les lois de la République et la Constitution me donnent toutes les libertés », a-t-il dit. Il a annoncé vouloir revoir les textes qui limitent l’expression publique aux anciens militaires, s’il est élu.

Ali Ghediri a confirmé avoir rencontré l’homme d’affaires Issad Rebrab. « Je l’ai vu et je pourrai le revoir, qu’ils m’emmènent en prison alors ! Ils se focalisent sur la rencontre avec Issad Rebrab sans parler de mes rencontres avec des écrivains, des politiques et Monsieur tout le monde. Je suis un candidat, je ne nourris aucun complexe et je ne laisserai pas le pouvoir me dicter qui je peux ou je ne peux pas rencontrer. Si j’avais rencontré un autre chef d’entreprise, m’auriez-vous posé la question ? », s’est-il adressé à un journaliste.

Ali Ghediri a démenti s’être déplacé à Paris pour y rencontrer l’ambassadeur des Etats Unis ou « les gens des services de renseignements américains », comme cela était rapporté par un site français. « Les Etats Unis, comme les autres puissances, ne sont pas un point d’appui dans ma campagne. Mon point d’appui, c’est le peuple », a-t-il dit.

Enfin, il a annoncé n’avoir délégué personne pour le représenter en France.

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