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Ali Yahia Abdennour écrit son « Testament pour les libertés »

Ali Yahia Abdennour écrit son « Testament pour les libertés »

Me Ali Yahia Abdennour a consacré son dernier ouvrage au domaine auquel il a voué toute sa vie : les droits de l’Homme. Lors de la présentation de ce livre intitulé Mon testament pour les libertés (Koukou éditions) ce samedi 9 décembre, l’infatigable militant âgé de 97 ans, dresse un constat sans appel sur la situation du pays, le pouvoir et la classe politique.

« Sur le plan politique, nous sommes la Corée du Nord, sur le plan économique, nous sommes le Venezuela (…) et sur le plan des libertés, nous sommes le dernier pays d’Afrique. Nous avons aidé les pays africains à obtenir leurs indépendances. Aujourd’hui, nous sommes les derniers », assène le célèbre avocat et ancien président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH).

Pour lui, la question aujourd’hui n’est pas de savoir s’il y aura un changement mais sur la manière avec laquelle il interviendra. « Ce système va partir, c’est une question de temps ; souvenez-vous ce qui s’est passé en 2011 en Tunisie. Après 23 ans au pouvoir, le président est parti quand même. En Égypte, le président au pouvoir est parti quand même (…) », a-t-il dit.

« L’Algérie se libérera. Est-ce qu’elle va se libérer par la voie démocratique ou est-ce qu’elle va se libérer après le chaos et la violence. Voilà le problème qui est posé et auquel tout le monde doit, en toute conscience, penser », estime Me Ali Yahia Abdennour, en ajoutant : « L’Algérien quand il ne trouvera pas quoi donner à manger à ses enfants, il descendra dans la rue ».

Ce militant des droits de l’Homme est convaincu que le pouvoir ira jusqu’au bout. « Le pouvoir ne lâchera pas. Il ne lâchera jamais ! Même s’il est contraint d’aller et je pèse mes mots, jusqu’à ce qui est arrivé en Syrie », prévient-il.

Il est toutefois certain que la « violence ne résout pas le problème » puisqu’elle est « du côté du pouvoir qui a l’armée, la gendarmerie, la police, la sécurité militaire ».

Me Ali Yahia n’est pas tendre non plus avec les partis politiques qu’il qualifie de « reflets » du pouvoir. « Ce ne sont plus des partis de militants comme avant mais des partis d’élections », critique-t-il. Pour lui, l’initiative lancée en 2014 par l’opposition à Zéralda aurait pu aboutir si certaines de ces formations n’avaient pas participé aux élections législatives de mai dernier.

« Mais il ne faut pas oublier le rôle joué par le DRS, c’est le KGB soviétique (…) Et le pouvoir qui a corrompu la société. Auparavant, quand un jeune venait à la ligue, il se demandait ce qu’il pouvait faire (pour faire avancer les choses, NDLR). Aujourd’hui, il cherche à voir s’il y a un voyage (à l’étranger, NDLR) », regrette l’ancien président de la LADDH.

« Mon testament pour les libertés » sera disponible demain 10 décembre en librairies. Sa sortie coïncide avec la célébration de la Journée internationale des droits de l’Homme.

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