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Attaques contre la Kabylie : il dit ses quatre vérités au conseiller de Tebboune

Attaques contre la Kabylie : il dit ses quatre vérités au conseiller de Tebboune

En Algérie, le pouvoir tente de remobiliser la société civile qui a été laminée par les 20 ans de règne du président déchu Abdelaziz Bouteflika. En déplacement à Tizi Ouzou cette semaine, le conseiller du président Abdelmadjid Tebboune en charge de la société civile, Nazim Benramdane, a sans doute mesuré l’ampleur du fossé qui sépare les associations et l’Etat.

Il a constaté aussi l’impact des attaques contre la Kabylie de la part notamment de Naima Salhi et de Bengrina. Et c’est le président de l’Association algérienne des zaouïas et de la culture soufie domiciliée à Tizi Ouzou, qui lui dit ses quatre vérités.

ممثل و مستشار تبون حسب أنه سيسمع مدح و تهليل شيوخ الزوايا و ال CCP للسلطة كما جرت العادة لكنه سمع كلاما ثقيلا من ممثل جمعية الزوايا في تيزي وزو تكلم و قال له ما لم تسمعه من شيوخ البلاط في الجزائر منذ الإستقلال و الله إن الوعي في منطقة القبائل متفش كانار في الهشيم فتحية لهذا الشيخ الشهم الشجاع .

Publiée par Nostalgie Kabylie sur Lundi 28 septembre 2020

« Pas les Zaouïas de Chakib Khelil (ancien ministre de l’énergie, Ndlr) », lance tout de go le cheikh bon pied bon œil, lors d’une rencontre avec la société civile de la wilaya.

Cette première flèche a arraché un sourire au conseiller à la Présidence et déclenché une véritable standing ovation et des rires au milieu des présents. « Je suis président d’une association nationale marginalisée, créée en 2013 », ajoute-t-il. « Le siège est-il ici à Tizi-Ouzou ? », s’enquit le conseiller à Présidence.

« Nous n’avons pas de siège ! Mon domicile en est le siège », le reprend immédiatement le cheikh, qui s’en prend aux chefs « autoproclamés » représentants des zaouïas qui, accuse-t-il, ne font que porter atteinte à leur image. Il cite Abdelkader Bassine, qui prétend être le président de l’Organisation nationale des zaouïas et dit qu’il « n’a aucun document ».

M. Bassine avait apporté son soutien aux différents mandats du président déchu Abdelaziz Bouteflika.

Le cheikh de zaouïa a dénoncé les attaques répétées contre la Kabylie et l’identité amazighe, de la part de certains acteurs politiques. « Elles ont commencé avec Naima Salhi (députée à l’APN et présidente d’un parti), puis le FLN qui a proscrit les inscriptions en tamazight sur ses documents et pancartes. Nous avons créé le FLN. Abane Ramdane était le représentant du FLN au congrès de la Soummam. Ensuite, il y eut Bengrina (président du parti islamiste Al Binaa et candidat malheureux à la présidentielle du 12 décembre). Dieu nous a épargnés car il allait devenir président de la République », lance le cheikh qui cite également Abdallah Djaballah (PJD).

Ces acteurs politiques se distinguent par leur opposition à la constitutionnalisation de tamazight, et parfois par des discours jugés racistes et stigmatisants à l’égard des kabyles et de la Kabylie.

« La question de l’identité a été tranchée (dans la nouvelle Constitution). Le président de la République a lui-même dit qu’il n’y avait plus à polémiquer sur cette question. Puisque c’est ainsi, pourquoi ces gens continuent-t-ils à en parler ? Pourquoi ne sont-ils pas en prison ? », se demande le cheikh de la zaouïa avant d’asséner que ces attaques « sont une atteinte aux constantes » nationales dont la dimension amazighe est dûment consacrée par la Constitution.

« C’est une ligne rouge à ne pas dépasser », réclame le cheikh qui dénonce le deux poids deux mesures réservé aux différentes voix qui s’expriment sur le sujet de la dimension amazighe de l’Algérie. « Un homme comme Bengrina, qui a failli devenir président, ils le laissent parler alors qu’un jeune qui brandit le drapeau amazigh on l’emprisonne ? », dénonce-t-il.

Pour lui, l’absence de justice nourrit la méfiance envers l’Etat. « Si aujourd’hui les gens détestent l’Etat, c’est parce qu’il n’y a pas de justice », dit-il.

L’accès aux subventions accordées aux associations est un autre sujet polémique que le vieux cheikh a abordé. Selon lui, c’est souvent le degré de proximité d’une association avec les représentants de l’Etat qui détermine qui doit en bénéficier ou pas.

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