Économie

Automobile : Nissan Algérie annonce un investissement de 160 millions de dollars

C’est en présence de l’ambassadeur du Japon que les représentants du futur groupe Nissan Algérie ont confirmé officiellement, ce mercredi matin, à l’hôtel Sofitel d’Alger, la création d’une nouvelle usine automobile en Algérie afin de « répondre à la croissance du marché local et aussi à travers l’Afrique ».

Le projet a obtenu l’approbation du gouvernement algérien le 6 décembre 2018. Nissan Motor et le groupe Hasnaoui vont créer une joint-venture au cours des prochaines semaines et investir 160 millions de dollars dans une usine, dont la production totale annuelle devrait atteindre à moyen terme 63 500 véhicules touristiques et utilitaires légers, selon les chiffres livrés par Sefiane Hasnaoui , PDG du groupe Hasnaoui.

Peyman Kargar, vice-président sénior du groupe Nissan a précisé ce matin que « le montant de cet investissement a été évalué et décidé en commun par les 2 partenaires et à ce titre il implique une participation au capital du groupe Nissan ».

Le constructeur japonais apportera également « son expertise et son savoir faire pour construire une usine de production en Algérie répondant aux standards et normes mondiales rigoureuses qui feront de cette unité un centre d’excellence ».

On n’est pas là juste pour 4 ou 5 ans

La nouvelle usine sera « installée dans l’Oranie », les 2 partenaires n’ont pas voulu dévoiler sa localisation exacte « avant la finalisation des démarches administratives ».

Elle devrait entrer en production au premier semestre 2020 et emploiera jusqu’à 1800 personnes en contribuant à la création de 3000 emplois indirects .

« Nissan ne vient pas en Algérie juste pour 4 ou 5 ans », affirme Peyman Kargar. Très offensif, il salue « la décision courageuse des autorités algériennes de suspendre les importations dans le but d’encourager le développement d’une industrie de montage nationale ». Il s’agit d’« une contrainte qui s’est transformée en opportunité », assure le cadre dirigeant de Nissan .

Un plan de développement de la sous traitance

Dans le but de réaliser ses objectifs de développement dans un marché qu’il juge « très concurrentiel », Nissan compte beaucoup sur l’Alliance avec Renault et Mitsubishi dont il est membre, qui est actuellement le « premier groupe automobile mondial » selon Sofiane Hasnaoui.

Les deux partenaires n’ont pas voulu laisser de place au doute. Le projet de Nissan va « bénéficier de la synergie avec Renault qui a pris de l’avance et a déjà commencé à travailler avec des fournisseurs algériens. Il va contribuer à accélérer le développement de la sous-traitance en Algérie. Il y aura des plates-formes communes avec Renault, nous aurons des fournisseurs communs pour certains composants ».

Dans ces conditions, la nouvelle usine ne devrait pas rencontrer de problèmes pour réaliser les performances réclamées par la réglementation et les pouvoirs publics algériens en matière de recours à la sous-traitance nationale.

Peyman Kargar annonce même un taux d’intégration compris entre 40 et 60 % dès la 5e année de fonctionnement du nouveau projet.

« Nous sommes extrêmement sérieux par rapport à d’autres constructeurs »

Pour étayer le sérieux de ces engagements, le dirigeant de Nissan Motor annonce également la création d’« un centre de formation professionnelle et d’un centre d’innovation technologique ».

Il n’hésite pas non plus à lancer quelques piques en direction de la concurrence. « Nous sommes extrêmement sérieux par rapport à d’autres constructeurs sur le sujet de la sous-traitance. Les meilleurs fournisseurs algériens, dont nous allons favoriser le développement, seront également intégrés dans le panel des fournisseurs mondiaux de l’alliance Renault -Nissan. Nous sommes décidés à faire dans ce domaine un travail bien plus consistant que certains concurrents ».

En réponse à une question sur la possibilité d’exporter les futurs véhicules Nissan montés en Algérie, Peyman Kargar n’a pas d’hésitations non plus : « La réponse est oui , dés lors que les véhicules répondront aux normes internationales ainsi que leurs composants. Il n’y aura pas d’obstacles à leur exportation. L’exportation des pièces de rechange au même titre que l’exportation des véhicules assemblés font partie de notre plan de développement ».

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