La session 2019 du Baccalauréat s’achève ce jeudi en Algérie. En attendant les résultats le 20 juillet prochain, retour sur les temps forts de ces cinq jours d’examen.
Internet coupé, l’accès aux réseaux sociaux perturbé
Joindre ses proches sur les réseaux sociaux, commander un chauffeur VTC ou tout simplement travailler : cette semaine, des millions d’Algériens ont pâti du brouillage d’Internet par les autorités.
L’Algerie c’est le seule pays où ils coupent internet pour le bac jpp 😭
— 🌚 (@aller_bon) June 19, 2019
Vous croyez vraiment que la solution pour le bac c'est de priver tout le territoire nationale d'Internet ? Vous remboursez cette semaine au moins ?@Algerie_Telecom
— Rafik Belkadi (@BelkadiRafik) June 16, 2019
Cette mesure a été instaurée après une fraude d’ampleur constatée lors de la session 2016 lors de laquelle plusieurs sujets avaient fuité sur les réseaux sociaux, parfois même avant le coup d’envoi des épreuves.
Cette année les perturbations étaient constatées parfois dès 7h du matin. Si le débit devait en principe être rétabli en moyenne une heure après le début des épreuves, il valait mieux attendre patiemment 17h pour un retour à la normale.
Dans l’espoir que la pratique ne se renouvelle plus, des citoyens ont lancé une pétition sur la plateforme Change.org à destination « du ministère des Télécommunications ». Toutefois, aucun cas de fraude n’a été rapporté, ce qui montre l’efficacité des mesures prises par les autorités pour lutter contre les tricheurs.
L’armée mobilisée
La coupure d’Internet n’est qu’un pan de la répression contre les fraudeurs. Dans un communiqué diffusé dimanche 16 juin, le ministère de la Défense nationale a indiqué qu’ « une série d’actions, en coordination avec les différents organes nationaux a permis d’arrêter un plan d’action regroupant les aspects inhérents à l’acheminement, par les moyens aériens militaires, des sujets des examens vers les centres concernés et des réponses des candidats vers les centres de correction, à travers une escorte sécuritaire qui sera assurée par les services compétents ».
Une épreuve de langue arabe très commentée
Dimanche, les candidats de la filière mathématiques et sciences appliquées ont notamment planché sur l’épreuve d’Arabe. Deux sujets leur étaient proposés : un poème de l’auteur libanais Elia Abu Madi et un texte extrait de l’œuvre de Fodil El Ouartilani, qui a été membre de l’association des Oulémas musulmans algériens. Ce dernier sujet a suscité l’indignation de nombreux internautes qui ont reproché aux enseignants d’avoir sélectionné un écrit occultant l’identité amazighe. « Les Français ont envahi l’Algérie et ont trouvé ses habitants croyants en l’islam et parlant l’arabe et la sacralisant », est ainsi l’un des passages qui a le plus été commenté.
Par contre le sujet d’arabe au bac de cette année en Algérie c’est clairement du foutage de gueule.
Dans tout le texte , il est dit que l’Algerie est « arabe » d’origine. Ça m’exaspère— ♓️ (@sinncerlyours) June 16, 2019
Sujet de lettre arabe BAC 2019 en Algérie …..Un sujet politico raciste …..Rien a dire!!
Publiée par Isefra n'Yema sur Dimanche 16 juin 2019
Les internautes ne sont pas les seuls à avoir exprimé leur colère. Interrogé par TSA, Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation a dénoncé le retour de « vieux réflexes ». « Voilà une preuve supplémentaire qu’on triche aussi avec l’histoire », a quant à lui dénoncé Meziane Meriane coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest).
« À l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (UNPEF) nous n’acceptons pas ce genre d’erreurs qui nourrissent la haine au sein du peuple. On doit choisir des sujets qui rassemblent surtout en cette conjoncture spéciale », a de son côté estimé Lamri Zouggar son porte-parole.