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Balance commerciale : le gouvernement va-t-il gagner son pari ?

Balance commerciale : le gouvernement va-t-il gagner son pari ?

C’est sans doute la première bonne nouvelle pour l’économie algérienne depuis longtemps. La balance commerciale est quasiment à l’équilibre au cours des 2 premiers mois de l’année.

Les importations et les exportations algériennes se sont rapprochées sur les deux premiers mois de 2018 avec un déficit commercial réduit à  97 millions de dollars contre 2,33 milliards de dollars sur la même période de 2017, soit une baisse de 2,23 milliards de dollars (-96%), selon les chiffres officiels des Douanes dévoilés ce mardi 20 mars. Une première depuis la fin de l’année 2014.

Le gouvernement est-il en train de gagner son pari ? Si un tel rythme se confirmait, c’est le rétablissement de l’équilibre de nos échanges extérieurs qui est l’objectif affiché à moyen terme par l’Exécutif qui serait ainsi atteint de façon précoce.

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Les  prix pétroliers ont poussé les exportations à la hausse 

Il est cependant trop tôt pour se réjouir et ce résultat reste encore  très fragile pour plusieurs raisons. L’explication principale de la bonne performance de nos échanges extérieurs en ce début d’année réside en effet d’abord dans une augmentation de plus de 25% de nos exportations à 7,1 milliards de dollars contre 5,67 milliards l’année dernière à la même époque, imputable pour l’essentiel à la bonne tenue des cours pétroliers depuis le début de l’année en cours.

Les hydrocarbures ont ainsi représenté l’essentiel des ventes algériennes à l’étranger en janvier et février 2018 (94% du volume global des exportations) en s’établissant à 6,68 milliards de dollars contre 5,42 milliards en janvier et février 2017, soit une hausse de 1,27 milliard de dollars  (+23,4%).

Toujours assez marginales, les exportations hors hydrocarbures se sont établies à 412 millions de dollars sur les 2 premiers mois de 2018  (5,8% du volume global des exportations), en hausse néanmoins de près de 65% par rapport à la même période de 2017.

Une baisse sensible des importations 

L’évolution des importations est une autre bonne surprise des résultats du commerce extérieur en ce début d’année. Elles ont reculé de 10% à près de 7,2 milliards de dollars en janvier et février 2018 contre 8 milliards au cours de la même période de l’année écoulée, soit une baisse d’un peu plus de 800 millions de dollars.

Extrapolés en  rythme annuel, les résultats de janvier-février conduisent à une facture d’importation réduites à environ 43 milliards de dollars en 2018 (contre 46 milliards l’année dernière) ce qui est pour l’instant un peu mieux que les prévisions formulées par l’Exécutif dans ses perspectives triennales .

Les suspensions d’importations portent leurs fruits 

Le nouveau régime des importations mis en œuvre depuis le début de l’année en cours commencerait-il à porter ses fruits ? La quasi-totalité des groupes de produits ont enregistré un recul.

Les importations de biens de consommation non alimentaires en baisse de plus de 16% indiquent clairement que le dispositif de contrôle des importations pour ce type de produits commence à porter ses fruits . C’est aussi le cas pour les importations de produits alimentaires qui ont cependant reculé de façon plus modeste en baisse d’un peu plus de 3%.

La croissance des dépenses publiques pour l’instant sans effet sur les importations 

Un examen  détaillé des importations en janvier et février suggère que la relance des dépenses publiques d’équipement est pour l’instant resté sans effet sur les importations de biens d’équipements qui accusent même un recul très sensible de plus de 23% au cours des 2 premiers mois de l’année.

En revanche la facture des demi-produits  a connu une augmentation de 16% en s’établissant à 1,88 milliard de dollars contre 1,6 milliards  durant la même période de 2017. Ce qui est généralement considéré comme la traduction d’une bonne tenue de l’activité économique et un bon signe pour la croissance.

Le rétablissement de l’équilibre de la balance commerciale est-il désormais en vue comme l’espère le gouvernement et contrairement à ce qu’annonçait encore la semaine dernière la mission du FMI à Alger ? Pas sûr . Les bons résultats de janvier et février semblent imputables principalement à des facteurs externes plutôt favorables. Il faudra également confirmer dans les mois à venir une diminution sensible des importations qui semble assez paradoxale dans un contexte de relance annoncée des dépenses publiques.

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